Alors non je suis désolée mais ce livre a très mal vieilli. La traduction pèche un peu parfois mais c'est surtout sa construction qui me semble bancale. Le défi était de montrer le point de vue humain sur un conflit mondial, en tout cas, c'est l'ambition que ce donne le roman. Eh bien plutôt que de se concentrer sur quelques personnes au vécu différent le livre propose une prétendue myriade de micro-trottoirs d'une qualité médiocre (contexte en 2 lignes où on te balade d'un bout à l'autre du monde, entretien pas retravaillé avec des coupures genre "Ca vous intéresse ce que je dis ?" et surtout ces irritants acronymes qui donnent le sentiment de répétitions à gogo). La structure même n'est pas contextualisée. Chaque nouvelle partie aurait pu être l'occasion de se poser pour expliquer un peu quand on est, quels sont les points chauds, pourquoi. Bof nah, continuons la même soupe ennuyeuse. Oui car le problème principal je trouve est surtout que les personnages interrogés se ressemblent énormément, par la fonction d'abord (combien de mecs militaires ?!) mais ce qui frappe, c'est que le langage EST IDENTIQUE. Et ce quelle que ce soit leur maitrise de la langue anglaise. Un combo célébration du virilisme à l'américaine, vision américaine clichée du reste des habitant.es de la Terre avec en bonus la défense du capitalisme supposément teinté de démocratie, le seul épanouissement possible (ce qui est rapporté de Cuba m'a éclatée). Merci mais non merci. Comment s'intéresser au sort des personnages quand on les confond tous et qu'on ne les revoit pas (ou trop tard) ? Par ailleurs le roman se veut réaliste mais il oublie la moitié de l'humanité (comptez les femmes qui ont droit à la parole, vous aurez vite fait le tour) et donc je suppose que ça explique pourquoi on passe à côté de la plausibilité : expliquez-moi la vie quotidienne s'il vous plait ? Comment ont fait tous ces gens survivants pour boire de l'eau (probablement contaminée avec tous les corps), se nourrir (coucou on bouffe des quantité de blé monstrueuses, on fait comment ?), s'assurer un minimum d'hygiène pour esquiver les maladies etc. ? Bah des trucs de bonnes femmes ; nous on veut des entrailles dégoulinantes et de la chair purulente et des flingues et de l'adrénaline. L'hiver est expédié en trois mots, tout comme l'état de la flore et la faune (qui a évolué le temps de la pandémie alors qu'elle a dû durer quelques années tout au plus mdr). Pas de crédibilité historique, sociologique, linguistique, biologique etc. Je ne peux pas juger sur l'aspect militaire, j'y connais rien, malheureusement pour moi on dirait. Convaincue par cette histoire, moi ? Je pense que vous avez compris : pas vraiment.