Yeruldelgger par Myriam Veisse
« Les rêves n’appartiennent ni à ceux qui les font ni à ceux qui les lisent. Ils sont juste un lien invisible entre les âmes et les cœurs. »
J’ai entamé la lecture ce roman n’en pouvant plus d’attendre tant il me faisait envie depuis sa sortie. Allez donc savoir pourquoi… l’appel d’horizons lointains, l’appel plus fort que tout du dépaysement qui me manque tant depuis des mois et des mois.
Tout en sachant, que pour un auteur français, oser l’aventure en Mongolie supposait connaitre son sujet. C’est un peu comme Olivier Truc avec la Laponie.
Ian Manook aura su d’un bout à l’autre de son premier roman me captiver avec une enquête policière parfaitement ficelée, une immersion détaillée dans la culture Mongole, et des personnages travaillés auxquels on s’attache rapidement. Pour moi, la Mongolie c’était « le trou du cul du monde », et j’y ai découvert que les traditions ancestrales cohabitaient naturellement avec les moyens de communications les plus modernes.
La région a un sous-sol riche, et, de fait, attire les convoitises de ses voisins. La Chine l’ex Union soviétique, les dérives extrémistes… Tout cela se retrouve intelligemment au cœur de l’intrigue où l’humour a réussi à trouver sa place, en dépit de la violence ambiante, et surtout du drame intime de Yeruldelgger, commissaire de police dont j’ai aimé le tableau qu’en a fait Ian Manook.
« Il n’était plus habité que par le devoir intime, serein, calme de prendre la vie de ceux qui avaient pris ou essayé de prendre la vie de ceux qu’il aimait. »
Il n’y a pas de temps mort, aucune longueur, aucun bavardage inutile dans ce roman. Bien construit, sa consistance est compensée par des chapitres courts rythmés, et dont les thèmes sont variés afin de ne pas laisser le lecteur s’ennuyer.
N’hésitez pas une seconde, embarquez immédiatement pour Oulan Bator, et les steppes de la Mongolie. Vous ne serez pas déçus, et complètement dépaysés.
« Il était là, au milieu de nulle part, au cœur de sa Mongolie sous un ciel haut et immobile, avec loin sur sa gauche les contre- forts du Khustain Nuruu, derrière lui toute la steppe immense et large qui galopait jusqu’au Gobi, de l’autre côté les contours massifs du Bogokkan sacré, et loin devant les montagnes qui grimpaient jusqu’au Baïkal. …() Pouvoir tenir la promesse faite au grand-père de la steppe de s’occuper de l’âme de la fillette. »
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