13 raisons d’aimer

Symptomatique d'une bonne série, il ne m'aura fallu que quelques jours pour visionner l'ensemble.
Je me lance ici, à la manière de l’héroïne, dans l’explication de ce qui m’a poussé à commettre l’impensable : attribuer un 8, avec coup-de-cœur. (Les années sont passées ; Les mauvaises saisons surfant sur la vague aussi, d'où la note actuelle).

Get a snack. Settle in.

1_ La thématique : Le harcèlement et le suicide, des sujets difficiles, ont à ma connaissance rarement été aussi bien abordé dans une série TV. L’œuvre ne laisse pas indifférent.

2_ La structure : Le principe est aussi simple qu’il est original puisque pour chacune des raisons qui ont poussées l’héroïne au suicide il y a une cassette audio, un personnage ciblé, un épisode.

3_ Le rythme : 3 temps forts rythment la série. Dans un premier temps, c’est l’histoire au présent du héros, Clay, qui écoute les cassettes audio enregistrée par l’héroïne décédée, Hannah. Viennent les flasback qui détaillent et approfondissent les événements mais aussi la personnalité de de l'accusé(e). Enfin, en revenant au présent, les adultes, particulièrement les parents sont mis en avant. Leur souffrances mais aussi leurs tords.

4_ Les personnages : En dehors du casting excellent, la durée de la série est suffisamment étendue pour développer des individus qui ne sont pas manichéens. Tous sont imparfaits, complexes.

5_ L’univers : Cette série à clairement sa place en 2017. Que cela concerne l’omniprésence des smartphones et réseaux sociaux, la liberté de ton ou simplement la thématique des grande-surface détruisant les derniers petits commerces (un peu "Au Bon Marché 2.0") il est très facile de s’immerger dans cette fiction et s’identifier aux personnages.

6_ L’image : C’est beau. Un cinéphile aurait certainement plus à dire. Concernant les éclairages, les cadrages, les champs/contre-champs. Je me contente d’affirmer que cette série flatte l’œil.

7_Les clichés-cassés : Les personnes homosexuelles n’apparaissent pas nécessairement maniérées, précieuses. Les adolescentes ne sont pas exclusivement superficielles. Les garçons populaires pas nécessairement sportifs ou décérébrés. Les personnages sont complexes.

8_La musique : Bien que ce soit un élément très subjectif, elle semble toujours accompagner les émotions véhiculer, souligner des évènements avec réussite.

9_Clay/Hannah : Ces 2 protagonistes, ces deux héros entretiennent une relation compliquée. D’un côté un type un peu marginal mais loin d’être un looser cliché. De l’autre une jeune fille qui ne rentre pas dans les codes des filles populaires sans pour autant d’être l’élève rat de bibliothèque et bon élève souvent amené dans d’autres productions. Ces 2 personnages se cherchent, sans se trouver. Leur histoire se déroule sur chaque enregistrement.

10_La maturité : Les thèmes évoqués et montrés ne sont pas édulcorés. Plusieurs scènes sont difficiles à regarder, tant elles sont brutales. Un levier de réflexion direct mais efficace. Les épisodes ne laissent pas indifférents.

11 _La transition : Les lycéens ne sont pas simplement des adolescents. Ils préparent et pensent leur avenir. Ils prennent conscience de leurs responsabilités. Certaines scènes nous montre un personnage agir de façon immature, suivi d’une autre à son opposé.

12_La « visionabilité » (Larousse, edition 2018): Au vu de la structure, cette série peut aussi bien se regarder d’une traite qu’épisode par épisode. A aucun moment le spectateur se retrouve perdu.

13_La conclusion : La fin est connue du spectateur. Pourtant, les réactions des divers personnages entourant Hannah est imprévisible. Certain garderons une ligne droite dans leur pensée, d’autres feront preuve de remise en question. Tous cependant semblent tirer des conclusions de ce drame. Enfin, plusieurs personnages ouvrent la porte à une suite.