Ce n'est pas sans regret que j'ai vu apparaître le mot "koniec" à la fin de cette saison, qui est je l'espère la première et sera suivie d'autres.
D'abord parce que c'est le seul mot que je connaisse en polonais.
Ensuite, parce que je me suis régalé tout au long de ces huit petits épisodes où, dans un mélange réjouissant, l'humour le dispute à l'absurdité.
Le polonais est une belle langue à entendre. Comme de juste, on peut craindre d'être emmené dans un monde inconnu en se lançant dans une série qui ne soit pas américaine (à la longue série = américaine). Il faut je pense féliciter Netflix d'avoir produit et rendu disponible ailleurs qu'en Pologne cette série réjouissante.
Le pitch : à Adamzycha, un gros bourg, s'affrontent pour le prestige deux nobles, deux coqs de village qui en possèdent chacun la moitié, à savoir, le personnage principal, Jan Pawel (qui veut devenir "le Jan Pawel le plus célèbre de Pologne"), et son rival Andrzej (propriétaire de la plus grosse moitié du village).
Sur cette trame se déroulent des péripéties centrées essentiellement sur la famille de Jean Pawel : Zofia, sa femme confite en dévotion ; Jakub, son fils, curé avide de tout argent sonnant et trébuchant ; un deuxième fils dont le nom m'échappe, parce qu'on ne le voit guère ; Bogdan, le cousin noble ruiné, et légèrement déconnecté de la réalité ; et la fille de Jan Pawel, Aniela, diminutif Anielka, dont je suis tombé amoureux au premier regard (ce visage me rappelle quelqu'un ? hmm...), une féministe militante .
Oui, féministe, parce que la série joue sur la transposition d'idées et problématiques sociales actuelles, dans un univers situé au XVIIe siècle (mais qui par bien des aspects semble à peine sorti du moyen Âge).
J'adore ce type d'humour, où les personnages s'adressent face caméra au spectateur pour commenter l'action en cours, où les gags s'enchaînent, non pas à jet continu, façon répliques pour rires préenregistrés, mais de façon presqu'inattendue, pour rythmer l'action.
J'ai pensé "c'est Kaamelot en Pologne", mais ce n'est qu'un aspect de la chose : ce n'est pas réellement le même type d'humour, et les rires ne fusent pas à chaque réplique. Ce qui est logique, les épisodes durent une demi-heure et non cinq minutes, ça laisse le temps de s'immerger, ça laisse à l'ambiance le temps d'infuser, ça permet à la série de séduire.
Jan Pawel est d'une fatuité indescriptible, et quand il se met dans un mauvais cas (ce qui est fréquent), il s'en sort avec une non moins mauvaise foi, souvent hilarante. La composition de cet acteur vaut à elle seule le détour.
Avec le visage d'Anielka. Hmm... Anielka.
Jakub est très drôle également.
J'oublie de dire que visuellement, c'est très réussi. Rien que le générique vaut le détour.
Une bande-annonce et je vous laisse découvrir par vous-même. Vous ne regretterez pas l'expérience.