Alala... J'aurais tellement aimé pouvoir dire que 91 Days est un chef-d'œuvre, sincèrement.
-Déjà, quand un anime affiche la volonté de s'éloigner de l'autoroute de la japanimation pour s'aventurer dans les terres du grand cinéma américain, le pari est honorable.
-Quand, en plus de cela, le projet est clairement porté par un gros travail de documentation historique et cinématographique, on est en droit d'espérer de grandes choses.
-Et pour couronner le tout, si le scénario est ambitieux, sombre et raccord avec le thème, ça y est c'est obligé, on tient la perle rare !
Eh bien non, pas pour moi en tout cas.
Bien sûr, 91 Days est une série manifestement portée par de très bonnes intentions ce qui en fait une œuvre respectable. Elle possède aussi une identité et une spécificité qui en font une fiction intéressante centrée autour d'une vengeance obsessionnelle. Par contre l’accumulation de petits défauts qui parsèment cet anime l'empêche d'être véritablement passionnant et puissant.
-La faute notamment à un format assez court qui laisse trop peu de temps aux nombreux mafieux du casting pour exister vraiment et qui du coup, nous empêche de bien comprendre tout les enjeux de l'intrigue.
-La faute, également, à des personnages peu crédibles comme Corteo et Fango et à un final mal amené.
-Ensuite, 91 Days souffre de la comparaison avec ses différents modèles. Clairement, Hiro Kaburagi n'est pas encore au niveau d'un Scorsese ou d'un Coppola et le problème est que la série passe son temps à nous rappeler les œuvres de ces réalisateurs (et d'autres).
-Mais en même temps, c'est normal, car le vrai point faible de la série, c'est justement sa nature de dessin animé. Faire un film de gangster, c'est très dur, car ça repose sur l'ambiance, sur les petits détails, une ombre placée au bon moment, une foule d'anonyme, de la vapeur dans la froideur de la rue... Tout cela, il faut l'animer le plus possible, ce qui demande une grande précision mais également du temps et des moyens.
Devant toutes ces contraintes (sans parler du décalage culturel), le studio Shuka a fait avec les moyens du bord et le résultat est largement honorable. Pour autant, je ne pense pas qu'on puisse parler de chef-d'oeuvre mais plutôt de tentative méritante, à l'image des Durarara!!x2.
Du coup, je suis content que cette série existe, car elle en inspirera peut-être d'autres et je suis bien sûr content que Shuka existe car il apporte un vent frais dans une animation souvent trop uniforme.
Alors voilà, regarder 91 Days aura été une expérience intéressante mais à mon sens il s'agit d'une série qui se voit une fois et qui n'appelle pas de re-visionnage .