Et bonjour...
Hier, j'ai commencé à visionner "Ainsi soient-ils," qui s'annonce comme une excellente série parlant du religieux aujourd'hui. On suit le cheminement de cinq jeunes hommes entrant au séminaire, à Paris et à notre époque. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le ou les scénaristes, en plus d'écrire extrêmement bien et de savoir créer des personnages fouillés, ont pris le temps d'acquérir une connaissance approfondie des thèmes qu'ils explorent.
Mais tout comme pour "La Prière," film de Cédric Kahn suivant la reconstruction d'un jeune toxicomane au sein d'une communauté chrétienne, un truc me saute au pif. Une question s'impose d'autant mieux que le propos est sincère et sans parti pris, la restitution impeccable et les questionnements profonds. Une question toute simple, en fait: bordel, dans ces endroits là où l'on parle de Dieu, où est le psy?
Il ne s'agit évidemment pas de psychopathologie, mais au contraire d'un accompagnement bien compris: qu'il s'agisse de permettre à des êtres brisés de revenir à la vie, ou à d'autres de prendre un jour charge d'âmes, pourquoi s'en tenir à la foi brute? Pourquoi méconnaitre d'autres outils ayant fait leurs preuves, de la gestion des émotions à la connaissance de soi en passant par une "simple" réconciliation avec soi même?
Ça m'a paru bizarre jusqu'à ce que je me rappelle qu'il en va exactement de même dans les ashrams hindous (et probablement d'autres confessions). Là bas, la dévotion la plus profonde et des réalisations spirituelles indiscutables côtoient la plus grande détresse psychique sans même lui accorder un regard.
À l'âge d'or des hippies, des cohortes d'Occidentaux en quête d'éveil ont été accueillis en Inde, sans jugement mais sans prise en charge. Et souvent livrés à eux même aux pieds du gourou (j'allais écrire: au pied de la montagne). Certains s'en sont sortis, d'autres ont appris, d'autres ont grandi. Mais à quel prix?
Bon, là je n'invente rien, Jack Kornfield ou Arnaud Desjardins racontent ça très bien. Mais ce qui m'avait échappé, c'est la symétrie avec nos contrées: que ce soit ici ou là bas, soit t'as la foi, soit t'es pote avec Freud. Mais dans la plupart des cas, marier les deux ne va pas de soi. Mais quel gâchis, les amis, et combien de souffrances pourraient être évitées en raisonnant autrement!!
Enfin, accessoirement, quel bol j'ai eu de rencontrer autant d'hommes et de femmes qui justement raisonnaient autrement. Qui considéraient l'humain dans sa globalité, sans compartimenter. Car cette mentalité là évolue, des écoles s'ouvrent et les exemples se multiplient. Et les temps que nous vivons sont souverains pour faire le tri.
Un jour a la foi ????