Akagi, ça pète la classe. C'est l'essence du jeu questionnée mais jamais circonscrite. C'est des enjeux de batard, en mode strip poker de l'espace où tu te fait dépouiller/dépecer comme un mouton dans les steppes Mongoles. C'est un sommeil bien ivre sur la grève après s'être mouché dans les étoiles. C'est des profils abstraits littéralement écartelés, découpés au couteau dans une économie graphique de génie. C'est la délicieuse excitation que seuls ressentent ceux capables de fixer intensément un plateau de jeu pendant plusieurs heures sans jamais s'ennuyer une seule seconde. C'est le thème hautement improbable du mah-jong dans un contexte de pègre nipponne qui est traité de façon magistrale. C'est un personnage principal à mi chemin entre un psychopathe badass et un taré suicidaire. C'est Orphée qui descend aux enfers et qui pète la gueule à Eurydice avant de s'envoyer en l'air avec Hadès. C'est l'ode à l'absurde, à la folie, à l'enfer, à la beauté des monstre, qui nous rappelle qu'on devient vieille fille à force de manquer du courage d'aimer la mort. C'est Akagi sa mère qui joue à la roulette russe sans retirer aucune balle du barillet. Ça donne envie de se balader à poil sur une voie ferrée et de jouer à colin maillard au bord des falaises. C'est vivifiant comme un paquet de gauloises sans filtres fumées entre deux wagons pendant un Paris-Marseille, et ça fait cracher ses poumons tout pareil.