Oui, c’est vrai. Akagi ressemble à Kaiji. Mais au départ, je dois vous dire que j’avais du mal à voir où les gens voulaient en venir. Il n’y avait guère que ce dessin identique répugnant pour comparer, car du reste, c’est quand même très différent.
Akagi est en fait un anime exigeant. En se concentrant sur le Mah-Jong, un jeu complexe, Akagi ne cherche même pas à expliquer tranquillement les règles du jeu aux néophytes. Non, dès la première scène, on entre dans l’univers du Mah-Jong sans comprendre vraiment ce qui se passe, et le fait qu’Akagi lui-même n’ai jamais joué au jeu ne change rien à l’affaire : A vous de comprendre vous-même les règles, l’anime ne le fera pas pour vous.
De plus, le déroulement des parties est raconté d’une façon très professionnelle qui rappelle les émissions de poker. Pas de narrateur qui hurle cette fois, oh dieu non, celui d’Akagi est beaucoup plus méthodique, calme… Et c’est pareil pour la BO qui réussit dans son minimalisme à gérer une tension tranquille, mais redoutable.
Peut-être serait-il bon de glisser quelques mots sur le héros, qui n’en est pas vraiment un. Rarement vous aurez l’occasion d’entrer dans le subconscient d’Akagi, c’est même si on ne vous met pas plus dans la peau de ses adversaires que dans la sienne. Il faut dire que ce génie d’Akagi est inatteignable. D’une intelligence à faire frissonner le diable en personne, Akagi intrigue, surprend (les retournements de situations sont souvent finement menés) et fascine légèrement. Un fort parmi les faibles, cent fois plus grand que le preux chevalier.
C’est avec passion que j’ai regardé Akagi (5 jours pour tout regarder, ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi vite). Apprendre les règles du Mah-Jong et comprendre les parties menées étaient excellent, et passé la première moitié de l’anime (avec des adversaires de qualité je dois l’ajouter), j’étais prêt à délivrer un 8 si la suite était aussi bonne. Hélas, je trouve qu’on retrouve alors dans Akagi, peut-être car suivi par un public plus important, les mêmes défauts que subissaient Kaiji. C’est-à-dire la surenchère de spectacle. Il suffit de s’en rendre compte avec ces épisodes qui trainent en longueur, avec des explications maintes fois expliquées, des mouvements décisifs qui prennent beaucoup trop de temps, c’est assez lourd… Et puis bien sûr, je ne parle même pas des métaphores grossières qui s’empilent en masse vers la fin !
Mais l’œuvre n’en reste pas moins de qualité, et ce jusqu’au bout car les duels sont très bien faits. Akagi est une série passionnante à suivre, exigeante et non sans défauts, mais que je recommande, particulièrement si vous êtes un peu intéressé par ce drôle de jeu qu’est le Mah-Jong.
Maintenant, la même série mais cette fois sur les échecs, je suis preneur.