Saison 1 : 10/10
Saison 2 : 6/10
Saison 3 : 7/10
Après une deuxième saison assez bancale, "American Crime Story" revient à un sujet nettement plus politique et judiciaire, me laissant espérer que la série de Ryan Murphy renoue avec l'excellence de la saison inaugurale, consacrée à l'affaire OJ Simpson.
Hélas, ce n'est pas tout à fait le cas, même si "Impeachment" reste une belle réussite.
Disons que je n'ai jamais retrouvé la fièvre et la passion de 2016, lorsque je m'étais retrouvé à enquiller fébrilement les épisodes les uns derrière les autres.
5 ans plus tard, j'ai regardé cette reconstitution de l'affaire Clinton - Lewinsky avec intérêt, mais sans véritable enthousiasme.
Du coup, je m'interroge : le choix d'une mise en scène froide et oppressante, de type "thriller politique", était-elle finalement si pertinente? Sans doute pas, car après tout cette affaire n'a pas fait de véritable victime (au sens de cadavre!), et ce parti-pris semble parfois excessif, voire malvenu, induisant une certaine distance avec les évènements.
On se dit que le registre de la farce satirique aurait probablement mieux convenu.
Comme toujours depuis les débuts, l'atout majeur d'ACS réside dans son casting et dans son interprétation de premier plan.
Ainsi, Clive Owen est exceptionnel dans la peau de Bill Clinton, parvenant à exprimer les différentes facettes du personnage, aussi bien l'homme chaleureux venu de l'Arkansas que le prédateur sexuel, aussi bien le politicien roué que l'époux soumis et repentant.
Dommage que son arc narratif s'achève de manière confuse et peu satisfaisante.
Egalement coproductrice, Sarah Paulson fait preuve une nouvelle fois de son immense talent, incarnant la très masculine Linda Tripp, personnage méconnu en France mais central dans cette affaire.
Comme dans la saison initiale, la riche distribution comprend de nombreux guests, officiant brillamment dans des rôles secondaires : citons pêle-mêle Cobie Smulders, Colin Hanks, Margo Martindale, Mira Sorvino ou encore Edie Falco dans la peau d'Hillary Clinton.
Reste le cas Beanie Feldstein : la petite sœur de Jonah Hill constitue l'indéniable révélation de "Impeachment", naturelle et attachante, à la fois enfantine et charnelle.
Mais j'ai été constamment gêné par le problème de la silhouette : Monica Lewinsky était plantureuse voire empâtée, mais n'a jamais été cette jeune femme obèse et minuscule...
A cet égard, précisons encore que l'ancienne stagiaire de la Maison Blanche est créditée en tant que productrice exécutive de cette saison 3 : adapté de son propre livre, "Impeachment" constitue clairement SA version des évènements.