Je ne vais pas vous la faire à l'envers : Anatomie d'un scandale est une petite série, aux ficelles XXL, au scénario capillotracté et aux effets grossiers (ralentis, effets strombo, flash back en pagaille).
Pour autant, un point est particulièrement bien traité - et c'est suffisamment rare pour être noté : il s'agit des prises de conscience d'une femme trahie dans un monde post-metoo.
Effleurement de spoilers ci-dessous.
Issue d'un milieu huppé, la blonde Sophie a été éduquée ainsi : une femme donne tout pour sa famille, la carrière de son époux. Avec James, un homme politique très en lien avec le Premier ministre, elle forme un joli couple au destin formidable #amour #gloire #beauté
Alors quand surviennent les révélations d'une relation adultère de son mari, Sophie tient son rang. Elle fait le job. Isolée, elle garde la tête haute. Fait le nécessaire pour que son mari s'en sorte. Sans drama, on sent pourtant la détresse de cette femme. Son monde se fissure. Il lui a menti. Il l'a trahie. Comment continuer ?
Peu à peu, Sophie prend conscience. Elle "déconstruit". A l'époque de la fac, quand elle a rencontré son futur mari, les hommes avaient tous les droits. Ils étaient jeunes, ils seraient la future élite. On pouvait bien leur passer quelques frasques...
Alors que sa belle-mère, elle, prône un retour à la normale, Sophie comprend que cette norme (qui valide les hommes, pourtant bien élevés, dans leurs comportements de porcs - et j'ai bien conscience que ce n'est pas gentil pour les porcs) n'est plus possible. Elle qui a toujours vécu dans la team de son mari se libère. Elle prend conscience que sa vérité n'est pas dans l'éducation de soumise qu'elle a reçue mais dans une reconnaissance de ce qui lui semble juste.
L'évolution de Sophie est le point fort de cette série. Et si on regrette le cliché de l'avocate-victime (difficile à croire, vraiment), les comédiennes sont assez bluffantes (Michelle Dockery, vue dans Downton Abbey, la sublime Josette Simon, et Sienna Miller dans le rôle titre).