Un divertissement efficace malgré un sujet pas forcément sexy (si j'ose dire), à savoir une affaire de viol présumé. Le vétéran David E Kelley signe une mini-série très rythmée, grâce notamment à un format punchy (6 épisodes de 40 minutes), suffisamment riche en rebondissements pour ne jamais ennuyer.
Autre bon point, le sujet particulièrement sensible est traité avec une certaine subtilité et un minimum d'ambigüité (même si la toute fin en mode "revanche des femmes" vient gâcher cette impression).
Par ailleurs, "Anatomy of a Scandal" bénéficie d'une interprétation de premier plan, surtout de la part d'un casting féminin remarquable, à commencer par Sienna Miller et son physique patricien (qui fait partie de ces actrices resplendissantes après 40 ans), sans oublier Michelle Dockery et Naomi Scott. L'ancien jeune premier Rupert Friend tire également son épingle du jeu dans un rôle difficile, celui que les spectateurs vont aimer détester.
Malheureusement, cette série anglaise adaptée d'un roman de Sarah Vaughan compte aussi quelques défauts gênants : ainsi, l'intrigue apparaît certes riche et complexe, mais les clichés demeurent nombreux, et surtout certains aspects semblent expédiés et/ou peu crédibles :
la double identité de Holly ; les casseroles du Prime Minister...
De manière générale, j'ai du mal avec les intrigues lestées de nombreux flashbacks, un procédé souvent artificiel et peu pertinent sur le plan visuel (à l'écrit c'est moins gênant, je trouve).
"Anatomy of a Scandal" souffre également de lacunes en terme de mise en scène : au moins l'équipe technique tente-t-elle des choses, mais seulement dans certains épisodes (le deuxième notamment), créant un manque d'uniformité visuelle. De plus, certains effets appuyés se révèlent contre-productifs, frôlant parfois le grotesque.
Au final, mon impression reste globalement positive, car les personnages sont parvenus à m'intéresser, et car le rythme très fluide permet de passer sur les quelques défauts agaçants de ce drame judiciaire opportuniste.