La Galice est à la mode dans les séries espagnoles : diffusée cette année sur Prime Video, "Un asunto privado" situait son action à Vigo ; et deux ans plus tôt, "El desorden que dejas" se déroulait également dans cette région du nord-ouest (dans les environs de La Corogne, cette fois-ci).
C'est son casting féminin qui m'a attiré dans les filets de cette série objectivement assez médiocre, mais qui m'a toutefois offert un bon divertissement. En effet, Inma Cuesta et Barbara Lennie sont deux actrices charmantes, chacune dans son genre : la première dans le registre de la girl next door méditerranéenne, prototype de la petite brunette bien roulée ; la seconde dans un style plus étheré, avec son teint pâle et sa silhouette longue et mince.
Il faut admettre que les deux jeunes quadras ont pris chacune un léger coup de vieux, mais du coup on a aucune peine à les imaginer en tant que professeurs dans un lycée de province.
La série diffusée sur Netflix alterne deux temporalités différentes, débutant par la découverte du corps de Viruca (Barbara Lennie), dont on va revivre les dernières semaines en flashback, et par l'arrivée en ville de Raquel (Inma Cuesta), prof de littérature qui remplace la précédente au lycée du coin. Personnellement, c'est cet environnement scolaire et cette atmosphère provinciale qui m'ont bien plu (avec un défilé de pull-overs digne de la dernière collection automne-hiver de chez H&M!), contribuant à l'originalité de la série de Carlos Montero, qui adapte ici son propre roman éponyme.
L'aspect thriller apporte évidemment un plus, mais son traitement se révèle assez décevant : on relève en effet pas mal d'invraisemblances, de réactions absurdes de la part des protagonistes, et le final n'apporte pas de grosses surprises narratives - hormis une thématique posée là en dernière minute, arrivant comme un cheveu sur la soupe, alors qu'elle aurait évidemment mérité un traitement plus approfondi.
Des défauts qui pourront sembler rédhibitoires aux yeux de certains, mais en contrepartie "El desorden que dejas" apparaît soignée sur le plan visuel, et bénéficie d'une interprétation convaincante, à l'image du jeune Aron Piper, révélation de la série dans un rôle vraiment pas évident.