Au service de la France, saison 2
Oui, on est loin du Bureau des Légendes : toute comparaison, bien entendu, est impropre et vaine. Ici, règne la parodie, le décalage, la moquerie, et, j'ose le dire , le rire bon enfant.
En effet, quel plaisir de vivre les Berlin, Moscou, Alger des années soixante et d'en rire avec trois pieds-nickelés : Calot, l'analyste, de la zone Berlin-Moscou ; Jacquard, le magouilleur, de la zone Algérie ; et Moulinier, le sentimental, de la zone Afrique ! et ce, dans un service de renseignements où 15 ans après la guerre, il y a encore d'anciens collabos reconvertis en anciens résistants, (avec une belle allusion à Papon!).
Le KGB et la CIA sont autant caricaturés que nos petits espions français, si contents d'eux ; deux militants du Québec Libre viennent ajouter une touche exotique à ce tableau !
On assiste à l'indépendance de l'Algérie, conséquence du fameux référendum de de Gaulle et le décorticage de la formulation par Calot est à mourir de rire ; les naissances de l'OAS œuvre de Jacquard, et d'un SAC ridicule à la solde du Colonel ; la gestion de Moulinier des pays africains avec l'élection d'un nouveau président ; la cause de la construction du mur de Berlin (réunissant Calot, Moulinier,et Jacquard).
Cette série se fait à peine plus grave pour raconter combien le patriarcat pesait sur cette période avec le désarroi d'être homosexuel, que souligne la chanson de Jean-Claude Pascal ; la réticence que provoquait un possible mariage mixte ; l'obéissance aveugle des enfants aux décisions paternelles et la nécessaire autonomie des femmes.
Pas de progrès par contre sur le poids des procédures avec le drôlatique pot, pas pot, récurent.
On vient de ces années-là, et ça paraît dingue d'en rire et ça fait du bien.
Rien n'est sérieux et pourtant tout est profond.