Première incursion pour moi dans l'univers de l'écrivain Nicolas Mathieu, et une réelle volonté de m'y replonger lorsque l'occasion se présentera tant cette adaptation a de beaux arguments à faire valoir. Après un premier épisode presque exclusivement consacré à la mise en place du récit et à la présentation des personnages, la série démarre vraiment pour nous offrir un polar social de fort bonne tenue, vrai regard sur la désindustrialisation et ses conséquences terribles sur nombre de vies, provoquant une spirale infernale dont il sera quasiment impossible de sortir. Corruption, engrenages, truands locaux... Les ingrédients standards sont également en place, filmés avec la tension, la nervosité nécessaire par Alain Tasma.
Chacun a quelque chose à jouer, une place importante dans l'histoire, parfois victime, parfois « responsable », Mathieu proposant quelques portraits de demeurés n'ayant pas grand-chose à envier à ceux des frères Coen. Sans concession ni mépris vis-à-vis des uns et des autres, « Aux animaux la guerre » peut également compter sur un solide casting, Roschdy Zem et Olivia Bonamy en tête, Tchéky Karyo n'étant pas en reste dans un second rôle finalement assez complexe. Dommage qu'un final assez sec voire expéditif vienne légèrement atténuer la bonne impression générale, permettant au moins de laisser quelques portes ouvertes bienvenues. Social mais pas trop, réaliste ce qu'il faut : ce « thriller » a de la gueule.