** CRITIQUE DE LA SAISON 1 **
Ca commence comme un énième teen show de ce début de XXIe siècle. "The awkward age", c'est l'expression anglaise pour qualifier "l'âge ingrat". La nana faussement dork trop jolie pour être crédible, qui raconte son crush pour "Matty-Mc-Kibben" le plus beau garçon du lycée qui la remarque; elle nous parle à la première personne, via son blog, sorte d'actualisation de la chronique à la première personne type journal d'Angela Chase, un motif déjà vu un bon millier de fois. On attend la love story à rebondissements un peu faux, qui devrait aboutir à un chaste baiser amoureux en fin de la saison. Puis en 10 minutes, les choses s'emballent: l'héroïne est dépucelée dans une remise, glisse dans sa salle de bains, donnant l'impression d'une TS et finit encastrée dans un plâtre qui la force à faire "oh hai!!" à son entourage alors qu'elle pense juste "fuck off, will you?". Bienvenue dans Awkward.
Show relativement mineur de MTV, Awkward réussit pourtant une synthèse improbable entre l'esthétique un peu glossy des séries adolescentes actuelles type Pretty Little Liars ou Secret Life of the American Teenager tout en maintenant un discours plutôt décalé digne des meilleurs moments d'Angela, 15 ans/My So-Called Life. Résolument premier degré (c'est un compliment), sensible et n'ayant d'autre public visé que des adolescents, Awkward réussit la prouesse de rappeler un peu cette teen-angst qui avait fait de l'adolescence un si bel objet cinégénique dans les années 80. On est loin de l'imposition forcée de morale bien-pensante à la ABC Family, ou du glamour outrancier des séries de la CW. Pas de vampires, pas de sacs Prada, et c'est pas non plus trash-edgy comme Skins UK. Non, juste une môme (certes un peu trop jolie pour être vraie) qui glande sur un genre de crypto-Facebook, se fait balader par un mec (*beaucoup* trop beau pour être vrai) et courtiser par un autre qui a pas encore fait la connaissance d'un rasoir Bic, le tout raconté avec une liberté de ton assez inattendue. Ca a les défauts de ses qualités, mais cette Jenna n'est pas sans rappeler la sensibilité d'une Molly Ringwald, et l'utilisation de Sixteen Candles lors d'un des épisodes de cette saison 1 nous montre que c'est tout sauf une coïncidence.
Bref, avec ce show, MTV rappelle à tout le monde son statut de network de jeunesse (et ça aussi, c'est un compliment, depuis trop de temps que le "Music" de MTV est tombé aux oubliettes).
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