Tenter d'établir un parallèle entre les productions cinématographiques et les séries télé américaines de ces dernières années est assez troublant et délicat.
D'un côté, nous avons un cinéma guindé presque frigide, habillé de longues robes qui ne laissent apparaitre que la cheville. De l'autre un paysage télévisuel qui n'a pas peur du politiquement incorrect, voire du subversif. Et en tant qu'œuvre subversive, Banshee se pose là.
Cette petite ville nichée au cœur de la Pennsylvanie est un lieu plutôt étrange où se côtoient une population bourgeoise, des indiens, la fille d'un ancien parrain de la mafia, une cohorte de nazi et une population Amish, dont l'un des rejetons a versé dans la criminalité "élégante". Lorsqu'arrive pour remplacer le shérif décédé, un ancien taulard belle gueule et ex petit ami de la fille de l'affranchi, le cocktail devient rapidement explosif.
Car, la série est un savant mélange de barbarie, de sexe, d'affrontements communautaires agrémenté -allez savoir pourquoi- de quelques moments de romance... se terminant immanquablement par des scènes très hot.
Bref, Banshee n'est pas à proprement parler un modèle de finesse, mais les personnages sont hauts en couleur avec une mention très spéciale à Job (interprété par Hon Lee), un geek homo, cruel et totalement amoral. Les intrigues sommaires mais bien menées permettent de suivre avec délectation la totalité des quatre saisons de ce défouloir réjouissant.