Un batman morne et peu inspiré

Avec Bruce Timm, le créateur de Batman TAS, à l'origine de la série et Ed Brubaker en tant que membre de l'équipe de showrunners, tout pouvait laisser penser que le retour de la chauve-souris en animation aller être incroyable.

Le résultat final est juste... moyen.

Passons sur l'animation, qui est quand même très limitée, car ce n'est malheureusement pas une nouveauté sur les séries animées actuelles. Le vrai problème de ce nouveau Batman, c'est indéniablement son manque d'inspiration sur ce qu'il raconte.

Une fois mis de côté le filtre polar années 50, il ne reste que des histoires moyennes, avec un seul fil rouge pour l'ensemble de la saison (la destinée d'Harvey Dent). Fil rouge cousu de fils blancs, car aucune prise de risque n'est faite sur la réinterprétation du personnage.

Le show se laisse donc regarder, sans déplaisir mais sans excitation non plus, et la comparaison avec son ainé de 30 ans n'en est que plus cruelle. A la décharge de la série, 10 épisodes, c'est très peu pour s'exprimer, là où Batman TAS a eu 85 épisodes sur deux saisons pour développer son propos.

Je passe sur la critique de la volonté d'inclusivité du show, qui en soit n'a pas de sens : on s'en fout de que les Gordon deviennent afro-américains ou que le Pingouin devienne une femme, ça ne change fondamentalement rien aux personnages, sauf si vous êtes raciste ou misogyne. Par contre, quelque soit le personnage, tous sont très peu développés et leur multiplication trouve sa limite dans le fait que la plupart n'apparaissent que pour un épisode ou deux.

Tout cela démontre que la série manque en réalité d'ambition et de folie dans sa réécriture. Les aventures du justicier masqué sont trop convenues, lestées par la volonté de ses auteurs de rester dans le cadre polar voulu par Bruce Timm et les trames classiques des personnages connus.

Le constat final est donc plutôt triste : rien de vraiment nouveau n'est proposé, que ce soit dans le ton ou les histoires racontées. Le rythme est plutôt mou et l'absence de liant entre les épisodes ne donne pas envie de rester. Dommage.

Quant au caméo final pour promettre du biscuit pour la saison 2, les scénaristes ont malheureusement cédés à la facilité, tout en constituant une redite (The Batman de Matt Reeves). Là encore, un manque total d'inspiration.