Ce qu’il y a avec Battlestar: Galactica, c’est que d’où que tu le prennes, c’est génial.
Au départ c’est un copycat très laid, assez pathétique, de Star Wars, désireux de surfer sur la vague lancée par George Lucas.
Résultat : la série Battlestar de 1978 est une montagne de kitsch et de laideur, un show qu'aussitôt vu, on préfère oublier.
Or c'est le même auteur, Glen A. Larson qui, en 2005, s'y recolle. Mais là, sérieusement.
Glen A. Larson. Qui n'a pas vécu les après-midi télé des années 80 ne saura pas quel génie peut sortir de cette lampe-là, s'il la frotte, à savoir, clairement pas le type obsédé par le cinéma d'auteur : juste un mec de télé avide de recettes bankable.
Glen A. Larson est à l'origine d'un tas de projets pas du tout négligeables :
- c'est le scénariste de Magnum: PI ;
- c'est le créateur de Manimal, de K2000 et, dans un registre moins ambitieux, de The Fall Guy (L'Homme qui tombe à pic par chez nous) ;
- mais c'est quelqu'un qui n'a pour référence, en matière de SF opératique, que Buck Rogers in the XXVth Century : je défie quiconque de regarder ça sans pleurer, de rire ou d'indignation, vu le côté primitif — et y compris, sexiste — de la chose.
Or là je réalise que Richard Hatch, l’acteur qui jouait Lee Adama dans la série d’origine de 1978 devient, dans le reboot, un antagoniste majeur du Lee Adama des années 2000.
Grandiose idée, et qui marche extrêmement bien. Très bon acteur, de surcroît.
En revanche Dirk Benedict, "Fûté" de The A-Team (L'Agence tous risques de vos dimanches d'antan), son comparse de 1978 trouve malin de dégommer, en 2021, dans Hollywood Outbreak, façon vieil oncle facho lors des fins de repas de famille arrosées, les "feminists on the warpath" qui ont pris le pouvoir à Hollywood — un vrai Finkielkraut en pleine croisade anti-woke.
Il va sans dire que la féminisation du personnage de Starbuck, pourtant bien plus intéressant et attirant que le sous-Han Solo qu'il campait dans l'original, n'a pas l'heur de lui plaire.
(Boomer, que j’évoquerai plus loin, était un homme, noir, et devient ici une jeune femme coréenne.)
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Old school, low tech. High fidelity.
Il y a le grain de la pellicule. L’idée : faire un documentaire de science-fiction.
Il y a la bande-son inspirée, parfois juste hallucinante de Bear Mc Creary.
Il y a le scénario apocalyptique, avec ses mille variantes, martiales, politiques, de comédie, ou simplement d'un suspens hitchcockien.
Vous aurez même droit à la lutte des classes et au surnaturel !
Il y a ces feuilles, ces photos, ces cartes à jouer qui n'ont jamais la forme de parallélépipèdes simples, avec leurs coins toujours biseautés.
Il y a surtout cette idée, géniale entre toutes que les Cylons ont pris forme humaine.
On ne peut pas les distinguer des quidams, et l'angoisse n'est pas simplement celle de l'extermination potentielle des quelque 50 000 membres restants de l'humanité mais qu'en son sein, une sorte de cinquième colonne dormante attendît de passer à l'action, avec menace terroriste et paranoïa garantie.
On a pu dire de Battlestar: Galactica que c’était une série post-11 septembre et que les Cylons, c’est al-Qaeda.
Je n'en disconviendrai pas.
Il va sans dire que certains des personnages principaux sont susceptibles d'être des Cylons. Une bonne partie du scénario sera liée à cette question de savoir qui en est et, le cas échéant, comment le prouver.
Ils seraient douze, ces Cylons humanoïdes, douze comme les apôtres et comme les colonies — nommées d'après les signes du zodiaque — de la race humaine en déroute : l’arrière-plan religieux est omniprésent.
Les Cylons sont une secte schismatique, menée par des hérésiarques.
L’espèce humaine est en quête effrénée d'une survie tout autant physique que spirituelle. À sa tête, côté militaire, le Commandant William Adama, dont le navire, le Galactica devait incessamment être décommissionné, désaffecté, transformé en pièce de musée — vestige d'une guerre achevée quarante ans plus tôt entre l'humanité et sa création, les Cylons, des cyborgs qui se sont révoltés contre elle, et qu'elle a exterminés pour lui apprendre à vivre.
Aucun ordinateur connecté au réseau à bord. Des téléphones à cadran, avec des câbles et tout. Des tonnes de fiches cartonnées.
Pas de risque qu'un grille-pain vous saute en pleine face au petit-déj.
Resolutely low tech.
À la tête de l'humanité, ou de ce qu'il en reste, côté civil, une Présidente atteinte d'un cancer avancé, Laura Roslin — ex-secrétaire à l'Éducation propulsée là pour cause de massacre thermonucléaire.
L'humanité face au cancer Cylon.
Brillant.
Je ne vais pas me répandre sur le casting mais bon :
- Edward J. Olmos, Commandant puis, après la saison 2, Amiral Adama, est un acteur extraordinaire, qui confère une âme proprement unique à son rôle ;
- Mary Mc Donnell, la Présidente Roslin, belle et fragile apparemment mais au fond inflexible, parfois mystique ;
- Jamie Bamber, Lee "Apollo" Adama, qui ressemble quand même étonnamment à Lance Armstrong ;
- Tricia Helfer, numéro 6, top model et d'une intelligence de pointe de diamant ;
- Katee Sackhoff qui est toutes les nuances de badass et sexy, ici comme dans The Mandalorian ;
- James Callis-Gaius Baltar, qui est à la fois un grand scientifique et une figure ambivalente, mi humaine, mi sacrée… ;
- Grace Park, une Boomer bien ok ;
- Michael Hogan, le colonel ou "XO" Saul Tigh, et sa femme... ;
- Aaron Douglas, le chief mechanic Galen Tyrole ;
- Anastasia "Dee" Dualla, Kandyse McClure, aux yeux incroyables...
Etc. Etc.
Tant d’autres, parfois remarquables.
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Vous avez un site de fans, vrais fondus de BSG : battlestargalactica.com, avec une tonne de ressources, de goodies, forums et, qui sait, recettes de cosplay.
(Assez low tech, mais je ne m'étends pas là-dessus.)
Je ne saurais assez conseiller de s'y rendre.
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Ce qu’il y a avec Battlestar: Galactica, c’est que d’où que tu le prennes, c’est génial.
C’est du space opera, et en même temps un cours de science politique et une leçon de métaphysique.
Vous avez d’abord un épisode pilote de trois heures, qui pose les bases. Haletant à souhait.
Vous avez le choix fait de conserver le design des vaisseaux de la série d’origine : les Viper, ces étonnants chasseurs spatiaux polyvalents, aux mille acrobaties rythmées de jets de vapeurs, mais capables de vol stationnaire… et le Galactica, espèce de porte-avions spatial.
Le design des chasseurs spatiaux des Cylons, de leurs forteresses volantes, sortes de pyramides dégingandées, et des Cylons de base eux-mêmes, les centurions, tout machiniques, d'une beauté sobre et inquiétante — encore que les humanoïdes fassent l'objet par rapport à 1978 d'un upgrade esthétique du plus bel effet : silhouettes élancées, démarche gracile, griffes effilées qui, en un instant font place aux canons létaux d'armes à feu.
(Cela dit le design original finit par réapparaître, vers la fin de la série.)
Vous avez les costumes, singulièrement les uniformes, qui revisitent le look classique de ceux des années soixante-dix mais qui sont après tout ceux de n'importe quelle guerre. Les jumpsuits des pilotes, ces tenues un peu cuir, un peu membrane, dont les couleurs arborent toutes les teintes de pétrole. Ces casques rétroéclairés qui illuminent les visages, dans les cockpits des appareils de chasse.
Starbuck fait son jogging et des pompes, les jambes posées sur le lit, en surplomb, dans ce treillis qu'on devine indestructible, et trimbale ses trois épaisseurs, brassières, maillot de corps, pull réglementaire, et médaille militaire : là non plus, pas une coupe ordinaire, mais une forme géométrique échancrée, robuste et simple, lived in.
Elle joue aux cartes, un gros cigare au bec ; elle renverse la table, met un taquet au colonel, et finira en cellule.
La routine.
Starbuck, c'est le bad boy de Battlestar: Galactica.
Mais tellement plus que ça. Au fil de l’intrigue le personnage se complexifie et devient même, de plus en plus central, émouvant, torturé.
Elle a un destin.
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La majeure partie d'un des tout premiers épisodes est consacrée, outre la recherche de réserves de munitions et d'eau, au FTL.
Le FTL ? Façon hyperspace de Star Wars ou distorsion de Star Trek, au début de la série, flotte humaine se livre toutes les trente-trois minutes — pourquoi 33 ? — à des sauts de puce supraluminiques — faster than light — pour tâcher d'échapper aux Cylons, qui sans cesse réapparaissent et avec eux, la menace d'une éradication pure et simple de l'Homme, au sens générique.
Soudain cette petite fille avec qui Laura Roslin avait échangé, à bord d'un vaisseau-conservatoire de la faune et de la flore de feu Caprica, principale des douze colonies, ne pourra pas faire le saut, et on la sait condamnée à mort : humanité qui ne sait pas protéger ses enfants n’est-elle pas vouée à sa perte ?
Soudain un vaisseau civil avec 1 500 âmes à bord, devient une menace car les Cylons l'ont infiltré, et que ses flancs renferment une bombe nucléaire, une nuke : sans états d'âme, Apollo et Starbuck auront ordre de le liquider.
Cette façon de filmer les escarmouches spatiales, ces dogfights, comme dans un reportage de guerre : on voit passer les vaisseaux mais sans stabilisation ni grands plans larges cinématographiques, tout passe trop vite, on manque la moitié de l'action, et ça sent la maquette, pas le CGI.
Pas de lasers, non, ce sont des tirs d'armes à feu, comme dans la Guerre du Pacifique, Midway, tout ça. Un ruban de cartouches fait cortège à chaque cible.
L'anti-Star Wars. Resolutely low tech. Mais côté Cylons, c’est autre chose. Du laser en bonne et due forme.
Comme dans Ulysse 31 — même si je doute qu'il y ait ici influence directe… —, l'humanité erre à la recherche de la Terre. Pas la Terre promise, non : une planète habitable, à l'abri de la menace du génocide cylon, et primitive.
Low tech. Resolutely.
Une Terre primordiale, qu'ils pourront investir façon 2001: A Space Odyssey, mais sans Zarathoustra, ni grands singes, ni monolithes kubrickiens.
Enfin, on ne sait pas ce que réserve l’avenir. Les péripéties de l’intrigue sont nombreuses et inattendues.
Vous avez une critique qui n'avance vers sa fin qu'en s'étirant, indéfiniment, parce que, Dieu que c'est bon.
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Au risque de me répéter, ce qu’il y a avec Battlestar: Galactica, c’est que d’où que tu le prennes, c’est génial.
Prenons le versant politique de l'affaire.
Le duo Adama-Roslin est un des moteurs principaux de l'action. C'est entre leurs mains que reposent les destinées contrariées d'une humanité prête à mordre la poussière, toujours à deux doigts de lâcher la rampe.
L'interprétation magistrale d'Olmos et Mc Donnel est une des plus grandes réussites de la série.
La thématique — religieuse, s'il en fut — de la rédemption imprègne constamment leurs choix, et sur ce duo se greffe l'ambivalente figure, déjà mentionnée de Gaius Baltar, personnage passablement anecdotique de la série originale, ici porteur d'une lourde culpabilité : par sa légèreté, il s'est trouvé responsable de l’holocauste nucléaire de l'humanité, car il a dévoilé à Numéro 6, véritable Mata-Hari des Cylons, les secrets de la défense de Caprica.
À l'origine de la chute de l'humanité comme on la connaît, constamment nanti de ladite Numéro 6, qui l'accompagne fantasmatiquement dans le moindre de ses faits et gestes, Baltar est chargé de mettre au point une technologie propre à démasquer, parmi les humains, les Cylons infiltrés — lui qui est plus ou moins leur espion attitré.
Il sera également nommé vice-président, au terme de manœuvres qui occuperont un plein épisode de la fin de la première saison.
Puis occupera un rôle spirituel de premier plan. Baltar est un des personnages qui évoluent le plus au fil de la série.
Richard Hatch, évoqué précédemment, incarne Tom Zarek, un condamné politique, un repris de justice. Il organise une mutinerie à bord de l’Astral Queen, le vaisseau pénitencier où il purge sa peine — il a commis un attentat contre le gouvernement de Caprica — et parvient à obtenir que le vaisseau devienne la propriété des bagnards. Il joue ensuite le rôle d'un agitateur indépendantiste, qui intrigue lors d'élections présidentielles pour prendre la place de Roslin, personnellement ou en faisant de Baltar sa marionnette plus ou moins consentante.
Zarek est au cœur d'une trame politique toujours incertaine, qui confère un certain suspens à la série. Mais on verra que dans le finale, son rôle s’avérera décisif.
Enfin, chut.
Nombre de péripéties scandent l'histoire politique de Galactica, et c'est tout un archipel de thématiques qu'il faudrait évoquer.
J'aimerais resserrer la focale, ici, sur l'abord mystico-religieux de la chose.
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So say we all.
Lors des cérémonies, funérailles des victimes de cette guerre militaire et civile aux multiples rebondissements, telle est la formule de l'unanimisme promu par Adama, au cours de cette longue quête d'une nouvelle patrie pour l'humanité, cette Terre tant fantasmée.
So say we all, c'est l'hallelujah qui doit permettre à la communauté humaine de surmonter ses divisions et de se hisser ensemble vers son but.
Il s'en faut que ce soit un chemin jonché de roses.
Cette odyssée homérique est une course à la survie, une épique et impitoyable course contre la mort.
Les Cylons, avec leurs corps réceptacles et clonés, sont pratiquement immortels et ignorent donc la peur, y compris lors de séances de torture.
Les Cylons, qui sait, est-ce qu’il aspirent à l’immortalité ?
Chut.
Les humains sont, ou vénèrent-ils un Panthéon, "the gods of Kobol", et que sont-ils ? Le panthéon grec modernisé.
(Mais il sera aussi question de God, tout court. Plasticité du sacré.)
Enfin, surtout, qui sont les cinq Cylons inconnus, les final five ? Ce sera — partiellement encore — dévoilé dans un épisode absolument extraordinaire, à la toute fin de la saison 3.
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Dans l’édition intégrale que je regarde, rédigeant ceci, vous avez également un tas de bonus, scènes coupées, commentaires de réalisateurs, making of, avec par exemple un bonus sur la féminisation de certains personnages, un sur les CGI, etc.
Vous avez aussi la série de 1978.
Vous retrouverez enfin une mini-série, et un prequel qui n’a pas marché, Caprica.
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Quatre épisodes se détachent au cours de la deuxième saison : le Galactica rencontre le Pegasus. Autres survivants de l’holocauste humaine, aux ordres d’un Amiral Cain — sacrée actrice ! — supérieure en grade à Adama, et qui s’avère d’une brutalité sans freins, quasi fasciste.
Excellents épisodes où l’affrontement avec les Cylons cède la place, momentanément aux conflits entre humains. Ce ne sera pas la seule fois…
Je ne dévoile pas davantage : c’est à voir.
Et l’histoire du Pegasus sera développée dans une espèce d’épisode one shot, Razor.
Que je n’ai pas particulièrement aimé.
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L'énergie folle qui se dégage de la série.
C'est celle de cette lutte à mort contre le péril des Cylons, c'est celle que requiert cette épuisante course-poursuite de la quête d'une Terre-mère.
C'est celle qui émane de la moindre acrobatie spatiale d'un Viper aux prises avec son adversaire Cylon : à cet égard, un épisode de la fin de la saison 2 met en scène la poursuite d'un tueur Cylon particulièrement retors et vindicatif, dit Scar, à raison de la balafre qu'arbore son dôme bombé, et c'est la litanie scandée de ses victimes, pilotes coloniaux morts de l'avoir croisé, qui clôt cet épisode.
Chaque escarmouche, spatiale ou terrestre est un ballet, dont le rythme infernal tient à cette énergie, donc, celle qui anime le désir si fondamental de survivre de la race humaine face à sa Nemesis. Les quelques histoires d'amour sont elles aussi frappées au sceau de cette soif de vie, papillon fragile qui virevolte entre les murs d'une cellule, en particulier lorsqu'il s'agit du sort de prisonnières issues des rangs des Cylons, mais d'une façon générale c'est un long lamento, le désir de persister dans son être, la basse obstinée d'une libido qui ne se sublime pas toujours, la recherche sans espoir d'un semblant de maîtrise de son sort, d'un peu de maîtrise sur sa destinée collective, de la part d'une espèce en voie d'extinction.
Galactica est d'emblée cosmique, ses enjeux transcendent l'action, quel qu'en soit le rouage, humain ou machinique, ils sont tout bonnement métaphysiques. Puis la politique, cette forme abâtardie du sacré, prend d’un coup d’un seul une importance considérable, dans une quatrième saison qui impose un ÉNORME SPOILER.
La Terre n’est pas du tout ce qui était souhaité, attendu, rêvé, mais un champ de ruines autrefois habité par des… Cylons. Ayant coopéré à sa recherche, une partie des Cylons devient alliée de l’humanité, d’autres, des ennemis. Devant la désillusion, un soulèvement se produit à bord du Galactica. Tout est d’un coup, cul par dessus tête. L’intrigue politique se fait prédominante, et cette rupture radicale vis-à-vis de l’histoire principale des trois premières saisons donne lieu à renversements de loyauté considérables. La mutinerie s’étend et le sort de l’humanité relève cette fois d’un péril interne, similaire à celui qui a eu cours chez les Cylons. À moins que les Cylons, devenus mortels, clonés, apparemment invincibles, finissent par être plus humains que ceux qu’ils pourchassaient impitoyablement. Procréer, ressusciter, voilà des enjeux passionnants, qui imprègnent en fait la série depuis le début. Tout sera désormais révélé des liens profonds entre les humains et leurs créatures révoltées. Je résume à grands traits ce qu’il faut voir pour saisir la dilution de la métaphysique en ce qui sera, quoi qu’il en soit, un conflit sans pitié. Y compris en chaque personnage. Et ne spoilerai pas beaucoup plus. Il faut le voir. Point. Soit le génie a déserté la série, soit son aboutissement dans une lutte impitoyable et brouillant toute les limites jusqu’alors d’une semblance manichéenne était écrit d’avance. La profonde ambiguïté soudain exposée de personnages autrefois affrontés selon une ligne de partage infrangible, signe un passage de la tragédie au drame. Nul ne peut dire si le sens donné en fin de compte à la série par ses créateurs était là, dès l’origine. À mon sens cela reste passionnant, dans un genre entièrement différent où la question de la frontière entre humanité et inhumanité, les machines et les têtes de chair, comporte une part de rouerie, une part de perte des repères, l’air de rien, abyssale, et un aspect déceptif ou décevant selon votre point de vue, car ce dénouement reste forcément ouvert à toutes formes d’interprétations. Les solutions données en sont-elles, participent-elles d’une esbroufe facile ou d’une partie d’échecs menée à son terme ? Je l’ai dit, on aime ou n’aime pas. Personnellement je me dirai partagé. C’est sans doute l’effet recherché.
Enfin, sans spoil mais avec toute mon admiration : l’épisode final de la série, de 2h30, est réellement fantastique.
Mais aussi imprégné d’une spiritualité qui a divisé les fans.
Une bonne image des divers registres d’une série proprement unique en son genre.