Le beau en hausse
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La mini-série allemande explore un temps méconnu du Bauhaus, celui de ces premières années à Weimar. La réalisation arrive à transposer le bouillonnement créatif de l’école en mélangeant prises de vues couleurs avec noir & blanc, effets de vieilles caméras, photos noir & blanc en rafales posées. Le tout est porté par un jazz plutôt libre, teintée de klezmer, qui positionne bien le lieu comme une avant-garde européenne.
L’histoire est de son côté assez originale, car elle présente non pas une réussite mais un échec du Bauhaus : l’égalité homme-femme, à travers la relation conflictuelle entre le directeur Walter Gropius et son élève Dörte Helm. Les deux acteurs jouent également la carte du duo impossible, entre un August Diehl toujours sur la réserve et dans le contrôle et une Anna Maria Mühe passionnée et intransigeante.
Le réalisateur Lars Kraume met en scène tour à tour les défis de l’époque, qu’ils soient politiques (conservatisme, montée du communisme puis du nationalisme), sociaux (le carcan bourgeois, l’émancipation de la jeunesse et celle de la femme) et artistiques. La série s’achève sur une note mélancolique et amer, miroir de l’échec du directeur et de la perte précoce d’une artiste. Cependant, en s’attardant sur la prétendue romane entre Gropius et Helm, il occulte dans les derniers épisodes la richesse et l’innovation apporté par la Bauhaus - homme comme femme. Le discours artistique est donc étouffée par une idylle au final sans grand intérêt. Contrairement à ce que défend le Bauhaus "form follows function", ici la série s'attarde parfois plus sur la forme que sur la profondeur de son message.
Malgré la présence et l’intervention de nombres de noms célèbres de la scène artistique et industrielle de l’époque, la série manque quand même une occasion de montrer la contribution des hommes et des femmes à l’époque du Bauhaus, que se soit dans le cadre de l’école ou en dehors.
Créée
le 29 sept. 2019
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