Paris, années 70. Paillettes, tensions et ego surdimensionnés. La mode est en ébullition, les défilés sont des champs de bataille où se joue la postérité des créateurs. Au milieu du tumulte, un jeune homme au regard acéré et à l’ambition dévorante s'apprête à marquer son époque : Karl Lagerfeld. Mais avant de devenir une icône à la silhouette reconnaissable entre mille, avant les lunettes noires et les cols montants, il était un outsider résolu à imposer son nom.
UNE ASCENSION SANS FAUX PLIS ? (SANS SPOILERS)
La série plonge dans les débuts du Kaiser de la mode, entre opportunités saisies, échecs surmontés et ambitions taillées au scalpel. Au cœur de ce récit : son duel mythique avec Yves Saint Laurent, aussi talentueux qu’intouchable, et ses relations aussi intenses que conflictuelles avec les figures de l’industrie. Entre coups bas, passion et création, Becoming Karl Lagerfeld dresse le portrait fascinant d’un génie en devenir… ou d’un stratège impitoyable.
UN CHIC VISUEL, MAIS UN RYTHME EN DENTELLE
Ce qui marche :
✔ L’esthétique est impeccable, à croire que chaque plan a été repassé au fer d’or. Paris brille de mille feux, les décors sont somptueux, et les costumes, dignes des archives d’une grande maison de couture, sont un régal pour les yeux.
✔ Daniel Brühl en Karl est fascinant. Il capte à la perfection cette dualité du Lagerfeld pré-légende : charmeur, stratège, sarcastique, un brin insaisissable.
✔ La rivalité avec YSL (Arnaud Valois) est magnétique. Chaque regard, chaque réplique échangée résonne comme une joute verbale digne des plus grandes confrontations artistiques.
✔ Théodore Pellerin est époustouflant dans son personnage. Son intensité dramatique et sa justesse apportent une profondeur supplémentaire à l’ensemble, rendant chaque scène où il apparaît encore plus captivante.
Ce qui cloche :
❌ Un scénario trop lisse, qui coud et recoud les événements sans jamais les faire éclater avec l’énergie attendue. On attend des griffures, mais la série préfère caresser l’histoire dans le sens du poil.
❌ Un rythme parfois étique, comme un mannequin qui aurait trop jeûné avant un show. Certains passages s'étirent inutilement et peinent à maintenir la tension dramatique.
SI CETTE SÉRIE ÉTAIT UN VÊTEMENT, CE SERAIT… Un manteau haute couture aux finitions parfaites, mais dont la coupe manquerait d’audace.
POURQUOI TU VAS (OU PAS) AIMER ?
✔ Si tu es passionné de mode, fonce, c’est un défilé permanent où chaque plan respire l’élégance et le souci du détail.
✔ Si tu adores les biopics flamboyants, tu trouveras ici un plongeon fascinant dans une époque effervescente.
❌ Si tu attends un vrai drama, passe ton chemin : ici, les poignards sont en velours et les conflits restent sous contrôle.
LE VERDICT : 6/10
Stylé, mais manque de panache. Comme un look parfait… sans l’accessoire qui tue. Une belle réalisation qui manque parfois du grain de folie nécessaire pour marquer l’esprit.
ET TOI ? Pense-tu que Karl était-il un génie visionnaire ou juste un redoutable stratège prêt à tout pour s’imposer ?