Better Off Ted par Clacadou
« Better off Ted » est une gentille critique contre les grosses compagnies multinationales, contre leur comportement insouciant et la façon cynique de traiter leurs clients et leurs employés.
Choisissant la voie de la caricature, « Better off Ted » aurait pu être un sitcom déjanté, un mélange diabolique entre « The office » et « Arrested Development », mais malheureusement la série accumule tous les poncifs du sitcom de base : structure répétitive, gags qui tombent à plat, musique horripilante, réalisation académique (on évite les rires enregistrés tout de même).
Les personnages sont de purs archétypes (les scientifiques cinglés, la patronne froide, le beau gosse qui réussit tout, l'employée sexy), et on les cerne dès le premier épisode, ils n'évolueront que très peu, même pas du tout. Chaque épisode est comme une remise à zéro des personnages, ce qui est terriblement frustrant. Quand les scénaristes ont l'idée d'ajouter un nouvel aspect à un personnage, ce n'est que pour la durée d'un seul épisode. Par exemple, on apprend dans la saison 1 que la patronne a une passion secrète : en dehors de son travail elle est l'assistante d'un magicien. Pendant tout un épisode, ça fait des histoires, et puis... plus rien, on n'en parle plus, comme si cela n'était jamais arrivé.
Pire, les personnages, eux même, refusent d'évoluer. Comme Lem, le scientifique cinglé, qui essaie une méthode pour avoir plus d'assurance, ça fonctionne, il est content mais au final, non, il préfère rester comme il était avant. Ou encore l'employée sexy qui veut prendre du galon, qui dirige un projet avec succès, mais non, elle aussi préfère revenir comme c'était au départ.
C'est d'ailleurs toute la série qui n'avance pas, qui ne mène à rien. Les personnages sont creux, ils n'ont pas de but, ils travaillent juste... et se plaignent parfois. La seule « intrigue » qui se développe un peu sur la durée, c'est une banale (et horripilante) romance entre le beau gosse et l'employée sexy (Barbie et Ken) à base de « oui, tu m'attires mais je ne suis pas prêt, je ne veux pas avoir une relation au bureau bla, bla, bla » ou encore « tiens, si je sortais avec un autre homme pour le rendre jaloux »... Déjà vu mille fois.
Série mollassonne traversée par quelques rares fulgurances (le jabberwocky project), « Better off Ted » arrive surtout des années trop tard, après des séries comme « Scrubs », « Arrested Development », « How I met your mother » et bien d'autres, qui ont essayé de sortir du carcan des sitcoms, en variant les structures narratives, les façons de filmer, en sortant des décors studio.
« Better off Ted », à peine diffusé, fait déjà figure de dinosaure, et ce n'est pas étonnant, dans l'énorme offre actuelle, que la série ait malheureusement été annulée.