Ah, Bienvenue dans la NHK, ce bijou d'animation qui nous invite à assister à la glorieuse descente d’un hikikomori dans les profondeurs abyssales de la paresse existentielle. Vous pensiez que l'oisiveté c’était une partie de plaisir ? Que nenni ! Satou, notre protagoniste, prouve avec brio qu’il est possible de sombrer dans une forme d’inertie tellement extrême qu’elle en devient presque un art.
Avec une animation qui fait tantôt sourire tantôt grimacer, AT-X nous embarque dans un Tokyo très peu glamour, où la lumière du jour est l’ennemi mortel et les théories du complot prennent la forme de peluches maladroites. L’ironie veut que, sous ses airs de comédie, Bienvenue dans la NHK se révèle être une réflexion quasi métaphysique sur l’échec, la solitude et le désespoir... tout en parvenant à introduire des éléments absurdes, comme ce MMORPG douteux qui suce littéralement l’âme de ses joueurs.
Misaki, la mystérieuse jeune fille, représente cet espoir improbable qui frappe à la porte du chaos quotidien de Satou avec un enthousiasme aussi naïf que suspect. À croire que le plan ultime est de sauver Satou de lui-même à coups de rendez-vous motivés par un manuel de développement personnel douteux.
Mais ne vous méprenez pas, Bienvenue dans la NHK est bien plus qu'une simple comédie dramatique. C’est un guide non-officiel de la procrastination appliquée, une démonstration magistrale de comment des journées entières peuvent s’évaporer sans qu’une once de productivité ne pointe le bout de son nez. On en ressort étrangement soulagé de ne pas être (totalement) comme Satou, tout en ressentant une curiosité coupable pour sa capacité à rationaliser son inaction.
En bref, cette série est une exploration chaotique, décalée et profondément humaine de la lutte contre soi-même. Ne soyez pas surpris si vous vous surprenez à rire tout en éprouvant une étrange mélancolie. Après tout, il se pourrait bien que nous soyons tous, à un moment ou un autre, un peu Satou.