Ces anglais, toujours dans les parages. Source inépuisable d’inspiration. De bons acteurs, de bons scénaristes, de bons dialogues. Pour moi la meilleure série anglaise à ce jour même si Peaky Blinders ou Utopia font le travail aussi et dans la même lignée que Black Mirror : Inside N°9.
Cette critique est écrite avant la sortie de la saison 3 diffusée sur Netflix et donc concerne les 6 épisodes des 2 premières saisons ainsi que l’épisode de Noël d’une heure et demi.
Chaque épisode porte le même thème : la télévision dans son ensemble ; les médias, les séries, les pubs… mais avec un regard et une approche différente selon l’épisode que l’on regarde puisque qu’aucun d’entre eux ne possède les même personnages ni le même « monde ». En effet des mondes futuristes proches ou plus lointains sont évoqués dans la série. Mais l’essence même des questionnements des humains sur eux-mêmes est toujours d’actualité. Une série qui se veut novatrice et visionnaire. J’ai souvent l’image de Metropolis de Fritz Lang lorsque je regarde certains épisodes (et sachez que c’est un compliment).
En fait la série à un sous-texte évident au delà de la télé, c’est l’approche des humains vis-à-vis de cette technologie. A quel moment l’homme a pu s’égarer autant pour en arriver à de telles extrémités ? A quel point la beauté d’une invention si prometteuse a pu autant dériver ? Jusqu'où la fascination pour des choses abjectes ou bien révoltantes vont ? A quel point l'homme met-il entre parenthèse son humanité en s’excusant que lui ne l'aurait pas fait mais puisque c'est fait... ? Un regard très intéressant sur soi-même et sur les autres.
Le pari de la série est assez fort. Réussir à chaque épisode à faire rentrer le spectateur dans une nouvelle histoire, une nouvelle intrigue, de nouveaux personnages et surtout un nouvel espace-temps. Pas facile, mais le pari tient.
D’un côté (s01e01) on se retrouve dans une histoire politique très actuelle sur la réponse que le premier ministre britannique doit fournir auprès de ses concitoyens entre l'avis de son pays ou son propre bien moral (et physique d’ailleurs, lorsque vous le verrez vous comprendrez…).
D’un autre côté (s01e02), on arrive dans un monde fermé, entouré d’écrans avec une vie se rapprochant de celle d’une machine à café. On se réveille le matin, on fait couler la sueur, on se refroidit petit à petit on finit vidé et le lendemain il va falloir faire de même. « Heureusement » pour l’humain, il a un but : le buzz. Devenir célèbre, devenir quelqu’un, mais à quel prix ? Au moins la machine à café, elle, a un objectif qu’elle remplie tous les jours.
Le s01e03 tient pour moi du chef-d’œuvre tant la qualité scénaristique et la réalisation dramatique est puissante. Au même titre que les s02e01, s02e03 et l'épisode de Noël. Je n’en dit pas plus parce que raconter les histoires de chaque épisode serait déjà trop en dire tant il est important d’être emporté dès le début de l’épisode pour ce genre de série.
Tout l’intérêt de la série réside dans son titre qui porte tout son sens lorsque l’épisode se termine et que l’on se retrouve en face de soi devant l’écran noir.
Grande hâte évidente pour la saison 3.