Oui, des séries policières, il y en a. Ce n'est pas ce qui manque. Il y en a à toutes les sauces. Des super flics de terrain, des experts scientifiques, des enquêteurs à moitié medium... Nombre de ces séries ont quelque chose en commun : leurs héros ont très souvent un niveau de compétence bien supérieur à la moyenne qui leur donne un caractère exceptionnel (Elementary, the mentalist, lie to me, les experts, etc, etc.).
Et de temps en temps, dans le méandre des shows américains, certains thrillers sortent clairement du lot (de mon point de vue). C'est le cas, par exemple, de Homeland, Luther, The following ou encore Hannibal.
Et aujourd'hui donc, voici un nouveau cru fraîchement débarqué des studios Sony :
"the blacklist", un thriller d'espionnage au pilote prometteur.
Un duo familier
L'agent Elisabeth Keen est une profileuse récemment promue. Et c'est sur son premier jour de boulot que Raymond Reddington, "Red" pour les intimes, choisit de débarquer au John Edgar Hoover Building, siège du FBI, pour se constituer prisonnier. Une entrée en matière à la fois savoureuse et intrigante. Peu à peu, on comprend bien sûr que ces événements ne sont pas fortuits, et le fond de l'affaire se dévoile peu à peu. Reddington, c'est l'un des criminels les plus recherchés par le FBI, mais c'est aussi un ex du gouvernement qui est passé près de devenir Amiral. Pas le premier venu, donc.
Au regard de ce premier épisode, une relation privilégiée semble s'installer entre l'agent Keen et Reddington (ci-contre). Une étroite collaboration subie malgré elle par la jeune femme, sur qui tout repose soudain. Cette relation de débutante à mentor ramène tout de suite à un autre couple sacré du cinéma, aux rapports quasi identiques : Clarisse Starling et Hannibal Lecter dans le Silence des Agneaux. Encore élève à l'Académie, Clarisse se voyait confier la tâche délicate d'auditionner Lecter en prison, dans le cadre d'une enquête visant un tueur en série insaisissable. On est dans le même registre si ce n'est que dans "The blacklist"', Reddington impose l'agent Keen au FBI et se rend de lui-même (voir photo plus haut).
Côté casting, la série ne semble pas exceptionnelle, et d'ailleurs, l'actrice principale Megan Boone fait un peu trop midinette pour incarner une profileuse fédérale. Mais passons. En revanche, le vrai atout de la série, c'est James Spader, alias Red Reddington. J'ai eu du mal à faire le rapprochement en découvrant ce nom pourtant familier au casting. Peut-être que certains d'entre vous avaient déjà percuté. James Spader, le héros qui partage l'affiche de Kurt Russel dans "Stargate - La porte des étoiles", le film de Roland Emmerich de 1995. Daniel Jackson... Oui, je sais, ça fout un coup de vieux!
A l'époque, on ne peut pas dire qu'il cassait vraiment des briques. Et moi qui n'ai pas vraiment suivi sa carrière, je redécouvre le bonhomme ici-même, où il brille par son talent. Enigmatique, hautain, machiavélique, on peut dire sans trop se tromper (du moins, pour cet épisode) que Spader fait la série à lui tout seul. Il en incarne même le concept...
Personnellement, ce qui me plait le plus dans le personnage de Reddington, c'est la difficulté que l'on éprouve à le placer dans un camp ou dans l'autre. On sait qui il est dès le début (d'ailleurs, il annonce bien la couleur). Mais vis à vis de son "équipière" et de par ses actes, bien malin sera celui qui pourra prédire ses intentions. Il en va de même pour le scénario, qui, même s'il semble assez prévisible, cache de belle surprises et des rebondissements plutôt adroits.
Par-dessus le marché, un travail soigné a été dédié à la mise en scène, au travers de prises de vie dynamiques et hargneuses, le tout secoué par une bande-son pêchue (en VO, c'est de la balle!)
Si vous aimez les thrillers d'espionnage fin ficelés façon Homeland, ruez-vous sur cette petite pépite qui a fait l'unanimité de la presse et des spectateurs. Une seconde saison a déjà été programmée. Alors n'hésitez plus, c'est du velours!
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