Saison 1 (7/10) :
C'est vrai qu'il est facile de se moquer devant cet aspect très premier degré et ce festival de maquillages ridicules, d'autant que le public visé est assurément celui des adolescents. D'ailleurs, je dois avouer avoir eu un peu de mal à rentrer dedans tant « Buffy contre les vampires » peut apparaître banal au premier abord. Oui mais voilà : paradoxalement, c'est aussi l'une des forces de la série. Joss Whedon prend en effet le soin de jouer à fond sur le cliché et la caricature, offrant à cette saison une sorte de « second degré » aussi inattendu que savoureux. C'est simple : à force de nous donner ce qu'on s'attend à voir, le résultat déçoit rarement, s'appuyant sur un bon sens du rythme et des personnages nettement plus séduisants que prévu.
Car mine de rien, c'est une peinture assez sympa qui est faite du lycée, mais aussi des préoccupations typiquement adolescentes, crédibles voire parfois touchantes. Après, c'est évident que parfois les scénaristes en font trop et que l'on peut fortement discuter l'utilité de Cordelia (si ce n'est que Charisma Carpenter est effectivement magnifique), mais j'ai fini par prendre un réel plaisir devant une série s'assumant telle quelle, drôle, dynamique et écrit de manière souvent réjouissante : je découvrirais avec plaisir la suite des aventures de Buffy aux merveilleuses jambes.
Saison 2 (7/10) :
Je l'avais quitté pendant un moment et la retrouve avec beaucoup de plaisir : rien de vraiment nouveau dans l'univers de Buffy, mais toujours un vrai bon moment à passer. Cela a beau se présenter comme une grosse série adolescente, il y a un vrai second degré, la superficialité apparente cachant toujours quelque chose de plus profond, douloureux, secret. Je l'ai déjà écrit mais j'ai trop souvent le ressenti que beaucoup de professionnels abordant l'adolescence au cinéma ou à la télévision n'ont jamais mis les pieds dans un lycée : ce n'est absolument pas le cas ici.
Les conversations sont à la fois drôles et naturelles, sans paraître appuyées ou graveleuses : juste ce qu'il faut. Le travail d'écriture est également (et surtout) palpable à travers les scénarii, gardant toujours une vraie cohérence tout en parvenant à se renouveler habilement à travers un bestiaire assez développé (à ce titre, les épisodes impliquant les vampires sont rarement mes préférés), inégaux, certes, mais bien menés, les seconds rôles, positifs (ah, ma chère Willow) ou négatifs (Cordélia) ne manquant pas de saveur, pour ne citer qu'eux.
Avec, en prime, des retournements assez intéressants concernant la personnalité d'Angel, finalement moins prévisibles qu'on aurait pu le craindre, pour ne pas dire assez émouvants dans leur dénouement. Sinon, Buffy se balade (presque) toujours en jupe histoire de faire admirer ses superbes jambes, c'est toujours bien rythmé, bien daté visuellement mais c'était l'époque de la trilogie du samedi : si le final n'est pas plus accrocheur que ça (quoique), cela ne m'empêchera nullement de me plonger avec joie dans la troisième saison.
Saison 3 (6/10) :
Bien que j'ai mis pas mal de temps à la finir, ce n'est pas à cause de sa qualité car globalement, cela reste plutôt pas mal. On intègre de nouveaux personnages plutôt réussis (l'évolution de Faith s'avère inattendue et Anya est à mon sens plus qu'un simple élément comique), on déplace le curseur côté méchants pour donner plus d'importance à certains et mettre (provisoirement) les autres de côté, le maire jouant les salauds d'opérette avec un plaisir communicatif. Pour le reste, loin d'être déplaisant, on sent (déjà) qu'il devient difficile de « revitaliser » les personnages, leur personnalité, les différents enjeux ne se renouvelant que partiellement.
Tout de même quelques bons épisodes, souvent lorsque dotés d'une intrigue « individuelle » sortant un peu de « l'ordinaire » de Sunnydale, l'écriture gardant suffisamment d'humour et de second degré pour que l'on garder un certain plaisir à suivre ces aventures, avec, de temps à autre, quelques scènes fortes, bien que parfois un peu redondantes (les états d'âme amoureux entre Buffy et Angel sont très compréhensibles, mais bon, au bout de la 23ème fois...). Bref, une troisième saison un cran en-dessous des précédentes, mais restant suffisamment efficace pour qu'on se laisse prendre, notamment lors d'un final assez meurtrier
(enfin, surtout pour les « bad guys »!),
annonçant pas mal de changements pour la suite, le
départ du lycée emblématique
en premier lieu. De quoi donner (un peu) envie de suivre la suite des événements pour la jolie blonde et ses amis.