Canaan – la série, pas le personnage – se présente comme un anime extrêmement dynamique, bien rythmé, qui explose de partout et avec un scénario qui tient à la fois la route et ses promesses. Par contre, mieux vaut oublier son bon sens au vestiaire, car beaucoup d'éléments manquent singulièrement de crédibilité, ce qui contribue encore à l'ambiance colorée et explosive de la série : nombre de personnages ont une case en moins – Liang Qi la sadique et son larbin masochiste, l'hyperactive Yun-Yun, ou encore le chauffeur de taxi fan de Nene-chan – et cela se ressent forcément dans leurs actions, avec par exemple un président américain qui se met à crier « Love & Peace » en pleine conférence sur le terrorisme.
Canaan aurait continué sur le même registre toute la série, cet anime aurait été une de mes excellentes surprises de l'année. Sauf que cela ne dure pas.
Dans la seconde moitié, fini Shanghaï et ses délires, bonjour les déserts poussiéreux et les drames humains, avec une bonne partie des personnages qui deviennent encore plus cinglés qu'ils ne l'étaient au départ. Le scénario s'embourbe et passionne moins, Canaan a moins l'occasion de briller à l'écran et cela se ressent énormément au niveau du rythme, donc de l'intérêt des épisodes. Même Minoru et Yun-Yun ont moins envie de rire, ce qui est forcément dommage. Décidément, l'ambiance est plus morose, plus lourde, et même plus glauque. Là, je retrouve Nasu.
Le côté parfois illogique du scénario sur cette seconde partie pousse même à s'interroger plus longuement sur ce que nous avons pu voir pendant l'excellent début de l'anime, et là nous nous rendons compte que certaines situations – aussi plaisantes soient-elles – semblent dépourvues de tenants et d'aboutissements.
Cet anime s'est perdu en route, clairement. Il y avait de quoi faire un excellent titre à mi-chemin entre Noir et Darker than Black, et finalement la seconde moitié plombe un peu l'ensemble. Pour autant, je ne regrette pas d'avoir regarder Canaan : c'est un anime très divertissant. Rien que parce que sa première moitié est aussi énergique et barrée, il mérite largement le coup d'œil ! Je sais que le titre de l'article peut sembler disproportionné compte-tenu du jugement final, mais ceux qui ont vu la série comprendront ; les autres n'auront qu'à regarder.
Par contre, si vous attendez du Kara no Kyokai ou du Tsukihime, ce n'est même pas la peine d'essayer.