De la vertu de savoir s'arrêter à temps
Et voilà, fin de saison 4.
Castle est de ces séries qui optent pour un schéma simple, voire simpliste : la majeure partie de son capital sympathie repose sur la relation ambiguë entre ses deux protagonistes principaux, à l'instar de Bones par exemple.
L'avantage de ce procédé est que l'adhésion du public est assez rapide, et la présence à la fois d'un héros masculin et féminin est fédératrice, l'identification est possible pour tous.
Ici, on retrouve en prime des enquêtes dont les thèmes sont relativement originaux, au moins durant les trois premières saisons, même si le cheminement menant à leur résolution est souvent identique.
La contrepartie de ces deux aspects est un essoufflement rapide.
L'intrigue amoureuse tourne rapidement en rond et, en tout cas à titre personnel, aucune des issues n'est très passionnante.
C'est le flou qui amuse, et cela aussi finit par lasser.
Dès lors les scénaristes sont confrontés à un choix.
Persister à ce que les personnages se tournent autour, mais cela ne présente ni crédibilité ni intérêt.
Leur faire cesser leur petit jeu, mais vu que c'est l'une des dynamiques de la série c'est peu réaliste et encore une fois peu intéressant.
Ou finir par les mettre ensemble, comme cela a été le cas dans Bones, une fois encore. C'est d'ailleurs à ce moment que j'ai arrêté de suivre la série.
Je l'ai déjà dit aucun de ces choix ne présente d'intérêt à mes yeux.
Je ne révélerai pas celui retenu par Castle évidemment.
Mais tout cela pour dire que la série en est arrivée à cette croisée des chemins justement.
Cette saison 4 est à l'extrême limite, ce moment où l'on suit encore, dans la lancée des précédentes, mais ou l'on soupçonne fortement que la prochaine sera celle de trop.
Pour ne rien arranger, les intrigues policières perdent à la fois en originalité et en crédibilité.
On va retrouver tous les maronniers du genre, le serial killer, la nemesis du flic, le complot terroriste, et à la faveur de ce dernier ainsi que quelques autres, il n'est pas rare de voir le NYPD directement impliqué dans des affaires de dimension internationale, ce qui est profondément grotesque.
En plus comme Castle a la fâcheuse tendance d'avoir couché avec 50% de la population féminine des États-Unis, dans le lot il y a immanquablement quelques agents de la CIA et du FBI, je ne remets pas ça en cause, mais que ce soit pile celle avec qui ils vont collaborer...
Bref, tout ça pour dire que cela n'enlève rien au côté sympathique des trois premières saisons, drôles et dynamiques malgré les personnages de la mère et de la fille de Castle, passablement agaçants, mais il faudrait définitivement que les scénaristes et les studios assument : quand 90% des atouts d'une série résident dans une relation amoureuse fluctuante, il faut se limiter à deux ou trois saisons.
Je tire les conséquences de mes propres préconisations, et m'abstiendrai probablement de regarder la suite.