Du sang, des tronçonneuses, et des rêves étrangement simples

Chainsaw Man, c’est un animé qui te prend par la gorge (ou par les entrailles, au choix) dès la première minute et ne te lâche plus, tout en jetant sur ton écran un mélange sauvage d’action, d’absurde, et d’émotion brute. Si tu t’attends à un simple shōnen classique, détrompe-toi : ici, tout est amplifié, que ce soit le gore, les ambitions ou l’attachement à un bol de ramen.

L’histoire suit Denji, un jeune homme qui n’a qu’un rêve : vivre une vie normale avec un peu de confort. Enfin, normal selon Denji, ce qui inclut manger du pain avec de la confiture, toucher un peu à l’amour (si possible charnel), et, accessoirement, ne pas mourir. Mais tout bascule quand il fusionne avec Pochita, son adorable chien-démon-tronçonneuse, et devient Chainsaw Man, une machine à découper les démons… et à survivre dans un monde où tout le monde semble vouloir sa peau.

Visuellement, Chainsaw Man est un régal pour les yeux et une claque pour l’estomac. MAPPA a mis les petits plats dans les grands : l’animation est fluide, les combats sont chorégraphiés comme des ballets sanglants, et chaque scène transpire l’énergie brute de la série. Les démons, à la fois grotesques et fascinants, sont une réussite visuelle, tout comme les personnages, dont chaque regard semble cacher un monde de souffrances et de secrets.

Denji est un protagoniste unique en son genre. Ses motivations sont ridiculement terre-à-terre, mais c’est justement ce qui le rend si attachant. Il ne rêve pas de sauver le monde ou de devenir le plus fort : il veut juste vivre. Cette simplicité contraste avec la complexité des personnages qui l’entourent, notamment Makima, aussi mystérieuse qu’inquiétante, et Aki, qui apporte une touche plus classique de sérieux dans ce chaos.

La série brille aussi par son humour décalé, souvent absurde, qui équilibre parfaitement la violence et le drame. Denji peut passer d’un combat épique contre un démon à une réflexion hilarante sur les plaisirs simples de la vie, et le tout fonctionne. Mais attention, cet humour n’adoucit pas l’intensité émotionnelle : Chainsaw Man sait aussi te briser le cœur sans prévenir.

Le bémol ? Parfois, la série semble un peu trop vouloir te submerger. Les scènes de combat spectaculaires peuvent occulter le développement des personnages secondaires, et certains moments clés manquent d’un peu de subtilité. De plus, l’intrigue avance à un rythme qui peut paraître erratique : un épisode te met en transe, et le suivant ralentit un peu trop.

En résumé : Chainsaw Man est un tour de montagnes russes émotionnel et visuel, où l’absurde et le poignant cohabitent dans un bain de sang parfaitement chorégraphié. Une série qui tranche – littéralement et figurativement – dans le paysage de l’animation japonaise. Prépare-toi à rire, pleurer, et applaudir… mais peut-être pas à manger devant.