Victimes, vous êtes les accusées !
Chambre 2806 : l'Affaire DSK peut entrer dans cette catégorie des documentaires Netflix faiblards, qui apportent peu d'éléments de fond au sujet mais qui bénéficient du réalisation que l'on qualifiera de "solide".
L'ensemble manque cruellement d'idée et même après un épisode final un peu plus engagé on en ressort avec l'impression désagréable de n'avoir rien appris : quel était l'objectif du documentaire ? quel message voulait-il porter ? Quelles questions posent-ils ? Aucun indice.
Certains procédés sont même parfois dérangeant comme ce portrait de l'épisode 1 qui passerait presque pour une réhabilitation de l'homme : un politique brillant, génie de l'économie. Comme pour mieux magnifier sa chute ? Pour insinuer le doute dans les esprits ? On ne sera jamais. On peut aussi souligner ces saillies ou ces sous-entendus lâchés par certains témoignages et qui restent sans suite. Mais aussi des théories du complot balancées à l'emporte pièce.
CAPA propose un documentaire sans saveur, sans idée et sans esprit critique. Si le documentaire se voulait à charge sur DSK c'est raté, s'il voulait permettre à Nafissatou de s'exprimer, c'est aussi raté, s'il voulait critiquer le fonctionnement de la justice américaine, c'est aussi raté. S'il voulait montrer la résignation de ces femmes, c'est aussi raté. Car tout n'est que relativisme.
Nafissatou Diallo, Tristane Banon et Mounia R. méritaient quelques choses de plus engagés. Le documentaire s'interroge une nouvelle fois sur le "Pourquoi n'ont-elles pas parlées", "Pourquoi leur version est hésitantes ?. Une fois encore, les victimes doivent se justifier et s'expliquer. L'accusé lui ? Tranquille, O.K.L.M. C'est à se demander si le documentaire a bénéficié d'une "enquête" où s'il s'est contenté de concaténer des images et d'y ajouter des témoignages...
Finalement on retiendra que dans cette affaire et les autres, les personnes accusées ont toujours été les victimes (scoop).
L'impunité gênante de ses "puissants" qui sont d'un coup très "faible" dans certaines situations.
On se souviendra des réactions dégueulasses de la gauche à son arrestation et certains témoignages d'une bouffonnerie absolue (coucou Jack, Malka etc.). Certains protagonistes sont d'une condescendance et d'une ironie malsaine qui en disent beaucoup, en tout cas bien plus que l'avis de la justice.
Le documentaire est d'un relativisme absolu et pourra dire "Chacun se fera son avis".
Fallait-il 4 épisodes sans saveur pour nous montrer ça ? Non. L'épisode 3 en passant est d'une indigence absolue, le 4 un poil plus intéressant mais on sent que ça meuble sévère car le réalisateur n'avait pas d'idées et peu de choses (rien ?) à nous raconter.
On ait en droit d'attendre un minimum d'engagement sur un sujet aussi actuel et structurant
Une réalisation sans intérêt, d'un vide abyssal et dans lequel on n'apprend rien. Du niveau d'un documentaire RMC Story ou C8.
Presque un Hold Up.