Il fallait du courage pour s’attaquer à une adaptation de « citoyens clandestins » de DOA. Le livre qui a inspiré la série est complexe, touffu, rempli de clairs obscurs qui sont autant de pièges pour l’adaptation cinématographique, mais ravissent le lecteur qui se laisse prendre au jeu en lisant des heures durant. Quand on passe à l’écran, on doit simplifier, permettre d’identifier en quelques minutes où sont les « bons » et les « méchants ». Dans les romans de DOA, il n’y a que du gris et même des dizaines de nuances de gris. Je déconseille donc de regarder cette adaptation avec le livre en tête, c’est le plus sur moyen d’être déçu. Que reste-t-il alors à cette série en quatre épisodes ? Un découpage qui montre le fouillis des actions clandestines sans rythme et un nuancier de gris qui s’appuie sur une rigueur documentaire impeccable tout droit issue des romans (les romands de DOA sont tous implacablement documentés). Ensuite, il y a les choix de photographie et de lumière trahissent la faiblesse des moyens donnés au réalisateur qui est contrebalancée par les comédiens plutôt bons, y compris les seconds rôles. La fin est bâclée, mais DOA ne sait pas terminer ses romans non plus. Un conseil aux réalisateurs : ne vous attaquez pas à une adaptation de « Pukutu », ce sera le naufrage assuré.