Community
7.7
Community

Série NBC, Yahoo! Screen (2009)

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Community fait partie de ces séries qu'on n'a pas envie de voir se terminer et qu'on est quand même content d'apercevoir le bout du tunnel, tellement cela devenait laborieux et compliqué. Et c'est dommage. Parce que Dan Harmon avait toutes les cartes en main pour faire de Community une série mémorable (et elle l'est, à bien des égards), complète mais qui aurait pu avoir un impact comique sur l'ensemble des six saisons.


Et c'est là que le bât blesse. L'impact comique de Community diminue au cours de la saison 5, mais aussi et surtout de la saison 6. Même s'il y a encore quelques magnifiques fulgurances, on se retrouve avec une série en demi-teinte, qui essaye de se reconstruire après une saison 4 difficile, qui aura été conspuée par les fans de la première heure (dont je ne fais pas partie, donc, parce que je la trouve pas trop mal, moi, cette saison).


L'impact comique diminue aussi avec le départ de plusieurs acteurs. Et c'est au moment de ces départs que l'on se rend compte que l'idée de Community repose vraiment sur ces 7 acteurs (plus 2 très récurrents) et que si l'un deux s'en va, le reste commence à devenir bancal. Alors on trouve un moyen pour que la série soit un peu moins branlante, mais ça reste du rafistolage et on est triste de ce que cela devient, un peu. C'est comme voir une personne que l'on apprécie changer sous nos yeux. On apprécie peu et on essaye de se raccrocher à d'autres détails plutôt qu'à l'ensemble.


Les personnages de Community sont des clichés qui fonctionnent très bien. Autant dire que c'est assez rare pour être souligné. Pêle-mêle on trouve : l'avocat qui a falsifié ses diplômes, une ancienne activiste anarchiste complètement barge, une ancienne narco-dépendante à peine majeure, un joueur de football US ultra sensible qui préfère danser en collants, un raciste misogyne qui ne l'est pas vraiment mais qui l'est pour survivre vu sa solitude extrême, une mère au foyer fraîchement divorcée qui doit gérer ses études en parallèle de l'éducation de ses deux enfants et Abed. Abed qui vit dans son monde de série pour qui tout est un film, voire une série (la façon de péter le 4e mur est parfaitement géniale, soit dit en passant), Abed qui parle (trop) vite et qui veut s'affranchir de l'emprise de son père et des falafels pour devenir réalisateur, Abed qui, au final, est le personnage central de cette série. Abed et son syndrome d'Asperger. Ah, et j'oubliais aussi le personnage du doyen qui passe son temps à se déguiser et qui réagit plus aux stimulis émotionnels qu'à la raison, et le professeur d'espagnol d'origine chinoise (bien que même lui ne le sache pas trop), qui est un psychopathe notoire, qui parle tout seul et qui n'a aucune autorité sur ses élèves, si ce n'est par sa folie.


C'est donc un canevas de personnages qui est tissé par Dan Harmon dans Community. Il suffit d'en enlever un des sept principaux et l'ensemble se défait. Et, tant qu'à faire, autant en enlever plusieurs. Cependant, et c'est là que les personnages ajoutés restent pertinents, ils sont tous aussi fêlés et ayant autant de problèmes que les personnages originaux. Ça reste du rafistolage, hein, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit. Mais l'ensemble est plus ou moins préservé, et l'intention est louable.


Ce qui fonctionne dans Community, c'est la façon dont les épisodes se mettent en place. On sort du modèle sitcom à proprement parler dans le sens où les épisodes peuvent se passer dans plusieurs endroits, même si la grosse prédominance est à Greendale. Mais c'est surtout grâce à Abed, avec son imagination débordante, qu'on a les épisodes les plus géniaux de Community, comme le Christmas special tout en pâte à modeler et en stop motion, ou encore celui avec les univers parallèles, le sol en lave. Et le paintball, surtout le paintball qui donne lieu à des épisodes géniaux.


Community fonctionne parce que les acteurs sont géniaux. Qu'on se le dise. Chaque personnage est campé avec une justesse presque bluffante, presque surréaliste. Je me dois de vous dire que les deux qui survolent le lot sont Joel McHale et Danny Pudi, même si, qu'on se le dise, vraiment tous les acteurs sont d'une justesse et d'une rigueur incroyable. Et c'est ce qui fait la force de Community.


Pour moi, Community est iconique pour ses acteurs, pour leurs rôles et pour la diversité des traitements d'intrigue. Ce qui est dommage c'est le départ de plusieurs acteurs qui rend un peu bancale la série.


#andamovie

lcs_hbr
8
Écrit par

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Créée

le 19 juil. 2015

Critique lue 316 fois

1 j'aime

Lucas Hueber

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