Pour faire une bonne série de pirates, il faut s'en donner les moyens, et en avoir la volonté. Dans Crossbones, on cherche encore les deux.
Une chose qui m'a toujours frappé dans les série abordant le thème de la piraterie, c'est la faiblesse du budget consacré aux navires. Ça semble tellement évident, que ça en devient grotesque. Toutes les séries récentes sur ce thème (Crossbonne ou Black Sails) pêchent lourdement par des navires petits, moches, un brin ridicule et, de ce fait, par la quasi absence de scène de bataille navale.
Et personnellement, je ne peux pas concevoir une bonne série de pirates sans des coups de canons, des abordages et des combats furieux aux corps à corps. C'est peut etre un brin trop romanesque, mais c'est tellement présent dans l'imaginaire collectif qu'on ne peut passer outre. Qu'on prenne l'adaptation cinématographique de l'incroyable saga de Jack Aubrey, Master and Commander, ou les trois premiers volets de Pirates des Caraïbes, il y a, à chaque fois, profusion de navires, de batailles aux canons et autres joyeusetés pirates. Et c'est normal. Il y a un ratio à respecter, pour que ça soit regardable :50-60% du temps sur l'eau, et le reste, sur terre. C'est le minimum pour que ce soit crédible.
Et c'est une des choses qui participe à rendre le bilan de Crossbones mitigé.
Pour le reste, entre une histoire en trame de fond finalement bâclée, voir complètement incohérente, l'utilisation d'un Barbe Noire, sans barbe, ni navire, (les deux choses qui ont fait sa légende, en fin de compte) tombe un peu à plat, et si on peut sauver ici et là quelques acteurs du castings, il n'y a, au vu des noms en bas de l'affiche, rien d'incroyable.
Notons tout de même une réalisation correcte, et un budget permettant de rendre l'immersion dans le monde du XVIIème, si ce n'est palpitante, au moins un minimum crédible.