DanDaDan débarque avec une frénésie contagieuse et l'animation débridée de Science Saru. Hiroshi Seko - derrière tous les plus gros cartons de la dernière décennie - s'est chargé de scénariser cette adaptation du manga de Yukinobu Tatsu, et sa plume réussit de nouveau à capter l'attention en créant immédiatement l'empathie pour ses personnages, et en les précipitant dans des aventures rocambolesques de plus en plus démesurées. On y retrouve un esprit très Mob Psycho 100 sur certains aspect, en particulier pour cette amitié improbable entre un nerd réservé et une ado populaire. L'un croit aux aliens, l'autre est élevée par sa grand-mère médium. Ces deux univers ésotériques vont alors se révéler plus vrais que nature et plus enchevêtrés qu'ils n'y paraissent. C'est de ce postulat loufoque que le duo en vient à affronter des esprits malfaisants et monstres extraterrestres
L'animation frivole du studio co-fondé par Yuasa sied excellemment à cette histoire aux limites de l'absurde. Le chara-design est simple, attendrissant, et les environnements travaillés. Les jeux de couleurs sont atypiques, souvent portés par des nuances de rouge et magenta flashy. Les effets visuels intègrent convenablement les CGI et sont animés généreusement dans une dynamique du mouvement qui rend l'action débridée et grisante. Le travail sur les lumières offre également des plans très atmosphériques et cinématographiques, au milieu d'autres séquences régulièrement inventives, originales et surtout complètement barrées.
Il faut dire qu'un des enjeux majeurs de cette première fournée de 12 épisodes tourne autour des parties génitales, soit le côté puéril d'un Chainsaw Man mais avec du vrai fun derrière. La dynamique romantique ami-mour entre les deux personnages est un réel moteur pour l'histoire, et les persos secondaires sont tout aussi intéressants, au point de relancer l'intrigue. C'est décomplexé, souvent drôle, lubrique, mais non exempt de scènes plus violentes ou dramatiques, un peu comme Kaiju No. 8. Le gros bémol de cette première saison (ou moitié de saison ?) reste le couperet final qui termine le show en plein milieu d'une scène. On pourra arguer que la suite arrive dans quelques mois, et que ça colle à l'esprit désinvolte, mais c'est quand même très maladroit comme procédé.