L'affiche est belle — le Pierre Schoeller de L'exercice de l'État, Swann Arlaud, Melvil Poupaud, Karin Viard —, le résultat est falot.
Super argument publicitaire : le scénario est d'Édouard Philippe, qui clairement fantasme une campagne victorieuse à la présidentielle, la sienne, au hasard.
Falot, dialogues artificiels, mise en scène paresseuse, je suis peut-être injuste mais ce sont des défauts répandus hélas pour les séries françaises.
L'histoire est celle d'un Paul Francœur (homonyme d'un acteur des années cinquante-soixante, Paul Frankeur), qui arbore la même barbe poivre et sel que Doudou Philippe quand il avait encore un système pileux ordinaire, et qui est candidat à la présidentielle.
Une primaire s'organise dans son camp ; un bug survient, qui s'avère cacher un piratage des résultats ; la moitié de l'intrigue consiste en une enquête à ce sujet, l'autre s'attache aux trépidations de la vie politique. Certains personnages sont attachants, ce qui compense un peu le côté empoté que j'ai dit ; d'autres sont irritants, comme cette écrivaine venue tirer le portrait, littérairement parlant, de Francœur, parfaitement prévisible sous ses aspects pseudo transgressifs.
Une mention spéciale à Karin Viard, qui joue extrêmement bien une femme arriviste, politicienne démagogue, qui dit s'être inspirée de Rachida Dati pour le rôle. Une réussite.
J'aime beaucoup Swann Arlaud (sauf dans L'établi), et il est lui aussi très bon dans cette mini-série.
En définitive, pas un mauvais moment, mais rien de fulgurant. On est loin de Baron Noir, avec lequel la comparaison serait cruelle.