J'ai fini la mini-série de Ziad Doueiri, adapté du roman de Pierre Lemaître Cadres Noirs.
Tout d'abord merci à cette initiative Confinexpérience. C'est ainsi que j'ai découvert la série et avoir profité de cet échange avec Ziad Doueri fût un grand bonheur.
Le fil conducteur qui j'y ai trouvé c'est l'expérience de Milgram transposée en 2020, dans le monde sans pitié de l'entreprise, mais dans la morale des Animaux malades de la peste :
Selon que vous serez puissant ou misérable, / Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Dans cette sorte de thriller social, un homme désoeuvré touchant la date de péremption pour être recruté, passe de DRH donc connaissant les ficelles de l'entreprise et après toutes sortes de petits boulots n'ayant plus rien à perdre, candidate sur un poste dans un étrange processus de recrutement. Mais qui recrute qui ? Et quoi ?
En brisant le 4ème mur, le réalisateur - respectant en cela l'écriture du roman - implique le spectateur dans l'aventure mortelle d'une politique où, coupable ou victime, chacun est haïssable d'avoir ses propres intérêts. Un personnage cependant vient aérer, faire trou dans cette atmosphère de trop plein (de fric notamment) : Charles Bresson, alias Gustave Kervern, poète ciselé aux prises aux mêmes tracas toutefois affublé d'une culpabilité protectrice.
Le casting est audacieux et judicieux : Cantona au cordeau, Lutz à contre emploi offrent une fois de plus l'étendue de leur talent, tout y est pour tenter d'inverser la donne, sur le fond comme sur la forme.
Je n'en dirais pas plus, j'en serais bien incapable, il y a tellement de cliffhangers au sein de chaque épisode, ce n'est pas la scansion du générique qui nous laisse en suspens, c'est un moment à l'intérieur des épisodes. Toute une originalité créatrice qui mérite qu'on s'y arrête.
En espérant que vous y prendrez le même plaisir que moi à voir dénoncé... Non je ne termine pas cette phrase.
Bon visionnage et encore Merci @senscritique !!!