99 Luftballons !

On parle souvent de la Crise des missiles de Cuba de 1962 comme de LA période où on a vraiment failli y est passer tous, mais c'est vite oublier qu'en 1983 un certain Ronald Reagan, dans son obsession de voir l'Union soviétique comme l'Empire du mal absolu, quitte à utiliser des termes très clinquants comme "Star Wars", pour bien montrer que les Américains sont les très gentils face aux très méchants Soviétiques, et de le combattre, face à un certain Iouri Andropov, paranoïaque comme jamais et bien décidé à tirer le premier, ont bien failli tous nous faire mourir dans de plus ou moins atroces souffrances. Entre les deux, l'Allemagne de l'Ouest, appelée la RFA, et l'Allemagne de l'Est, appelée la RDA, la première du côté, en serrant les dents, des Amerloques, la seconde du côté des Soviétiques, plus aveuglément dévouée, mais qui n'en mène pas large non plus.

C'est dans ce contexte très tendu et très méconnu, pas à la gloire des Américains donc, mais comme ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire..., que se déroule l'intrigue de cette série allemande qui conjugue efficacement espionnage, Histoire, drames sentimentaux, le tout avec une bonne pointe d'humour bienvenue et rafraîchissante (le truc de la disquette, tellement énorme qu'il n'en paraît que plus crédible !).

La seule réserve que j'aurais à faire c'est que je doute très sérieusement que la Stasi, les très redoutables services secrets est-allemands, envoie à l'Ouest un agent aussi inexpérimenté et qui se laisse autant guider par ses émotions dans une mission où les enjeux sont aussi internationaux et surtout aussi graves.

Mais si on parvient à fermer les yeux sur ça, on prend beaucoup de plaisir à regarder cette série, qui en plus d'être efficace dans son mélange des genres, ne perd jamais de son intensité du début jusqu'à la fin, a des personnages forts joués par des acteurs parfaits, restitue très bien l'ambiance de l'époque où le plus grand danger n'est pas forcément à base de nucléaire (n'est-ce pas Monsieur SIDA ?), ne fait jamais dans le manichéisme, si la RDA et son autoritarisme ne sont jamais occultées, la RFA est loin d'être idéalisée en comparaison, le noir et le blanc ne règnent pas c'est le grisé qui a le beau rôle et c'est tant mieux, et puis il y a une BO qui assure, de toute façon une BO qui fait appel au très regretté et immense David Bowie, à Major Tom de Peter Schilling sur un très bon générique de début, à Eurythmics, à Phil Collins, en passant, bien sûr, par la chanson 99 Luftballons de Nena, qui symbolise à elle seule cette époque, ne peut qu'être que brillante.

Saison 2 ? Saison 2, schnell...