Autant le dire tout de suite : je n'ai pas fini la Saison Un, et je ne regarderai pas la Saison Deux. Dexter est une série assez ignoble, et fait partie de ces mystères critiques qui font qu'une fois passé l'Océan Atlantique, par les mystérieuses circonvolutions de l'esprit français, ces œuvres se trouvent parées par la presse de gauche (Libé, Télérama, Les Inrocks) de qualités qu'elles n'ont pas.
Comme 24, pour ne pas la nommer, Dexter est une série extrêmement réactionnaire. Elle se cache, contrairement aux pérégrinations de Jack Bauer, derrière une prétendue malpensance.
Dexter est un expert du sang dans la police de Miami le jour et... serial killer la nuit. Jusque là, on se dit Miam Miam ! On pense à The Shield, ou à Damages, avec ces héros ambivalents qui caractérisent la Nouvelle Série Américaine.
Et Dexter s'acharne effectivement à démonter quelques mythes : la famille, les relations homme-femme, la police embarquée dans des querelles médiatico-politiques. Tout cela est banal, mais fonctionne à peu près. Mais c'est le coté serial killer qui fait plonger l'ensemble. Car Dexter est un tueur d'exception : son père adoptif a décelé très vite ses pulsions, et plutôt que de faire soigner son fils, a décidé de canaliser cette énergie en l'autorisant à tuer... des coupables qui échappaient à la justice des hommes, grâce au laxisme de la justice américaine !
Moralité, Dexter est devenu un Justicier Dans la Ville, un Charles Bronson gay qui débarrasse la surface de la terre de tous les pédophiles, marchands de sommeil, psys dérangés. Serial Killer, oui, mais utile à la société !
Que ce genre d'arguments séduise occasionnellement le lecteur de Présent ou National Hebdo, pourquoi pas. Mais que cela n'interpelle pas la presse normale, cela dépasse l'entendement.