C'est pas extras.

Le titre annonce la couleur, dix pour cent c'est à peu prêt ce qu'utilise les scénaristes pour traiter le sujet qu'ils abordent. Car il y aurait tellement de choses à dire et à montrer sur cet univers, on veut nous faire croire que le petit monde des acteurs et de ceux qui gravitent autour est écorné. Le vernis est à peine égratigné avec un petit bout d'ongle. Cette série est un vieux projet qui a trainé sur les bureaux de canal + pour atterrir 7 ans plus tard sur ceux de france 2. Entre temps le projet a été modifié, et certainement lissé par France 2, enfin canal n'aurait certainement pas fait mieux à la vue des dizaines de mauvaises séries qui sortent de ses bureaux. Et eux au contraire auraient foncé dans les clichés drogues, alcool et vie de débauche.

Les acteurs sont un sujet qui a été mainte et mainte fois utilisée dans les films et séries, Boulevard du crépuscule, extras, platane, etc...les œuvres ne manquent pas. Ce n'est pas le sujet qui manque d’intérêt car il est inépuisable, c'est la façon dont on le traite. Dans dix pour cent on veut montrer la face cachée des tapis rouges, seulement il faut garder à l'esprit le côté grand public de la chose et c'est précisément ici que la série coince. Car elle ne va jamais bien loin dans ce qu'elle propose, tout reste lisse et centré sur des petits problèmes du quotidien des actrices. Ça ne va pas chercher bien loin tout ça, on est bien à mille lieux d**'extras** par exemple, où les acteurs et le système s'en prennent pleins la tronche. Tout est petit dans cette série faite pour amuser les fans de desparate housewives. L'illusion que veut faire passer dix pour cent s’effondre lamentablement, c'est bien trop sage pour arriver aux ambitions que prétendent avoir les producteurs de cette pâle immersion dans les coulisses du cinéma.

Saison 3: et on peut dire aussi saison 2

On garde les mêmes défauts des autres saisons et on continue. Malheureusement à la vue de cette troisième saison dix pour cent n’évolue pas, les scénaristes font toujours les mêmes erreurs. Alors effectivement la série s'axe sur les agents d'acteurs que l'on suit essentiellement dans leur travail, et un peu aussi dans leur vie personnelle, et parfois les deux s'entremêlent. On retrouve dans les différents épisodes des guests, histoire de montrer que l'on est bien dans le monde du cinéma. Mais ces guests ne servent pas à grand chose, ils sont justes là pour que le spectateur se dise, Oh c'est Dujardin, Oh il y a Huppert, et ça s’arrête là. Et c'est bien dommage car Besneard dit bien plus de choses dans son livre qu'il ne le fait ici, on comprend son envie de ne pas froisser les acteurs, et il y a certainement tout un tas de choses qui ne sont pas avouables. Béatrice Dalle lors de la promo de la série était l'invitée de l’émission radiophonique Popopop sur france inter, l'actrice était dans un état d'ivresse très avancé, enfin si c'était de l'ivresse. Pourquoi ce genre de choses ne sont pas présentent? Car elles pourraient l’être sans forcément être dans le graveleux. Les acteurs c'est casse-couilles, ils appellent en pleine nuit parce qu’ils ont des doutes sur leur travail, certains sont insupportables, d'autres sont timides, il y en a aussi de très sympas devant une caméra qui sont de vrais connards derrière. Tout ça la série n'en parle pas, les scénaristes montrent de grosses choses basiques qui n'amusent pas. Ce qui pourrait amuser est trop lourdaud, c'est vraiment dommage qu'il n'y ait pas plus de soins qui soient apportés à la construction des épisodes, car tout pourrait être vraiment meilleur. Au lieu de ça on vautre les personnages dans des situations grossières. En plus de ça la production de la série prend des plombes, pour ne fabriquer que six petits épisodes par saison, là où les séries américaines produisent au moins une douzaine d’épisodes par saison. Il serait compréhensible que la série demande un certain temps d’écriture si elle était peaufinée à l’extrême, mais c'est loin d’être le cas.