C'est pas la série de l'année, on est d'accord. C'est pas non plus un chef d’œuvre ni une série dont on peut vanter la réalisation, les images et le scénario. Pour autant, elle a ce petit quelque chose qui donne envie de l'aimer !
D'abord, parce qu'elle est décalée sans trop l'être. Rien ne tient vraiment la route, tout est loufoque et improbable, mais elle ne se prend pas au sérieux et c'est presque ça qui la rend drôle ! A l'image de la série Craignos (ou Carrément Craignos) dans laquelle joue aussi Jean-Pascal Zadi, ce qui est drôle c'est l'absurde. On rit parce que ça va loin, parce que ça prend le risque de ne pas être crédible tout en gardant un pied dans le réel. Et ça marche !
Mais pour autant...
Et c'est ça qui est plus intéressant encore...
Cette série qui se veut drôle et peu sérieuse est finalement un très bon prétexte pour semer quelques critiques de notre société et de notre système politique actuel, comme souhaite d'ailleurs le faire Stéphane à travers sa campagne présidentielle. Abandon des banlieues et de ses jeunes, inégalité des chances, racisme, pauvreté, relations difficiles avec la police, détresse paysanne, magouilles politiques et corruption... Mais aussi droit des femmes et décroissance, cette fois à travers la candidate adverse incarnée par Marina Foïs. Il n'y a pas besoin de trop en dire, le personnage de Stéphane sert à dévoiler les ressentiments des français de la vraie vie, sans esbroufe. Quand celui de Corinne (aka Marina Foïs) sert lui à exprimer des aspirations féministes et écologistes très contemporaines et bien amenées, entre le cliché bobo justement dosé et le respect des idées. Finalement, cette série place deux candidat.e.s aux antipodes des dinosaures de la politiques et de leurs discours que l'on connait trop et ça fait du bien ! Et au passage, on gagne une critique bien sentie des hommes "politicards" - comme on les nomme - qui font de la politique leur seul but, seule carrière, et qui sont prêts à tout pour accéder au pouvoir, loin des vrais besoins de ceux qui n'ont aucune influence sur elle, et qui à force d'être déçus, n'y croient plus.
Aussi, et c'est très appréciable, on peut voir cette série comme une satire des élections présidentielles qui ont de plus en plus de mal à enthousiasmer les foules. En place, c'est comme une belle critique de ce que nous subissons tous les cinq ans, comme un putsch bien senti contre notre système républicain en bout de course.