Saison 1 : 7/10
Cette adaptation française du format israélien "Be tipul" (un travail collectif chapeauté par le duo Eric Toledano - Olivier Nakache) constitue globalement une bonne série, au format et au ton singuliers, très pédagogique, jusqu'à montrer sans ambages les limites de la psychanalyse.
Le joli succès d'audience de "En thérapie" constitue une belle récompense pour le diffuseur (Arte) et pour les équipes qui l'ont créée, ou du moins transposée au contexte français post-attentats, démontrant au passage l'intérêt des Français pour la chose psychologique, notamment en ces temps troublés.
En revanche, l'aspect forcément artificiel d'un tel dispositif se ressent régulièrement : j'ai souvent constaté un mélange d'authenticité remarquable et de fausseté un peu gênante (à la fois dans les dialogues, dans la réaction des personnages, dans l'interprétation des comédiens...).
Au début, mes segments préférés étaient celui d'Ariane (Mélanie Thierry) et son transfert amoureux, et celui du bilan hebdomadaire chez Esther (Carole Bouquet), mais au final ce sont ceux qui paraissent les plus confus sur la durée (les plus complexes?), alors que les trois autres arcs narratifs présentent une belle cohérence d'ensemble.
Par exemple la thérapie du couple (Pio Marmaï et Clémence Poesy), arc narratif le moins intéressant au départ et qui s'achève sur un très bel épisode.
Dernier point, même si son personnage un peu pataud m'a souvent agacé, l'excellent Frédéric Pierrot trouve ici le rôle de sa vie peut-être, tant l'acteur incarne parfaitement le psy lambda dans l'inconscient collectif des Français.
Saison 2 : 7/10
Un mot sur la saison 2, qui s'inscrit dans la continuité de la précédente sur le plan qualitatif.
Après les attentats dans la saison initiale, "En thérapie" explore un autre traumatisme collectif qui a frappé récemment la société française, à savoir la pandémie de Covid-19 et le confinement qui l'a accompagnée. Précisions qu'il ne s'agit que d'un arrière-plan, et que chacun des 4 nouveaux patients affronte des problématiques psychologiques diverses et variées.
Le casting (féminin en particulier) ne m'emballait pas sur le papier, à l'image de Suzanne Lindon, Eye Haïdara, voire Charlotte Gainsbourg, mais force est de reconnaître que chacune démontre un talent certain, à commencer par la dernière nommée, remarquablement convaincante en psy fatiguée.
Une légère lassitude pourra se faire sentir à l'occasion, la série souffrant parfois de son "style indirect" : en effet, on n'assiste jamais aux évènements, les faits nous sont systématiquement narrés par le patient. Bien sûr, c'est précisément le concept d'"En thérapie", mais c'est aussi sa limite.
Heureusment, un arc narratif consacré aux conséquences judiciaires de la saison 1 permet de casser un peu la routine des séances, en s'évadant ponctuellement du cabinet de Dayan.