5 minutes. 5 minutes, c'est le temps qu'il aura fallu à Erased pour m'attraper et me plonger dans son histoire. Cette série que l'on m'a beaucoup conseillée, a réussi, en dépit des attentes élevées que j'avais à son égard, à me subjuguer.
Techniquement très correcte et bien que possédant des scènes très bien réalisées, la série n'en est pas pour autant un chef d’œuvre de réalisation ou d'animation. Non, la véritable force d'Erased réside son scénario captivant. Un scénario d'une telle efficacité qu'il a su me tenir éveillé toute une nuit pour savoir la fin. La série est en effet courte, 12 épisodes, ce qui permet à chacun d'entre eux, d'avoir une densité, une tension et un rythme très agréables. Et contrairement à beaucoup d'histoire de voyages temporels, Erased accomplit l'exploit de ne posséder aucune incohérence temporelle et cela avec une intrigue policière très simple à comprendre. La série ne se perd pas dans une multitude de sous-intrigues ou de voyages temporels pour rendre inutilement compliqué son scénario, celle-ci raconte simplement son histoire sans détour. Tous ces points font de cet animé un réel plaisir à suivre, enfin, plaisir, le mot est peut-être mal choisi, ou alors un plaisir très malsain.
Car oui Erased aborde des thèmes dures et glauques : maltraitance infantile, abandon, meurtres d'enfants en série et d'autres joyeusetés. Ces violences sont montrées de manière très brute avec une mise en scène pesante. Ces passages glacent le sang, surtout lorsque l'on sait que les horreurs qu'ils montrent, arrivent malheureusement dans notre monde.
Traversant ces expériences les personnages deviennent très attachants et leurs évolutions au cours de l'histoire demeurent une force de la série. L'auteur se concentre particulièrement sur ses deux personnages principaux, Satoru et Kayo, et leur offre à chacun, un arc narratif très bien construit.
Le premier est un jeune adulte qui n'a pas réussi à accomplir son rêve car il a trop peur du jugement des autres pour s'impliquer entièrement dedans. Il va trouver pour modèle une jeune fille travaillant à la pizzeria avec lui, Airi. Une jeune étudiante, l'antithèse parfaite de Satoru, franche, sociale et qui n'a pas peur de parler de son rêve car déterminée à le réaliser. Lorsqu'il est alors envoyé dans le passé, il obtient une chance de sauver ceux qu'il aime, de devenir le héros qu'il a toujours voulu être, de se donner à fond dans ce qu'il fait, comme Airi.
La seconde est une enfant se faisant battre par sa mère, incapable d'exprimer correctement ses sentiments et ses peurs, proche en ce sens du Satoru adulte. Son modèle à elle, son héro ne sera nul autre que, ce "jeune" garçon faisant tout son possible pour la sortir de la détresse dont elle est prisonnière, j'ai nommé Satoru.
On peut ainsi observer un parallèle dans la construction des deux protagonistes. Un parallèle sur lequel l'auteur va se basé pour faire évoluer et interagir ses personnages avec beaucoup de pertinence et de cohérence.
Bref, les personnages sont très bien écrits et développés tout au long de ces 12 épisodes.
Cependant aucune œuvre n'est parfaite, et si Erased possède un défaut, c'est sans nul doute son scénario bien trop prévisible. L'antagoniste de la série se repère très facilement et trop rapidement ce qui est dérangeant pour une intrigue policière. L'animé arrive tout de même à garder un bon suspense et une bonne tension car les drames menacent toujours les protagonistes, mais on ne ressent pas le stresse de ne pas savoir de qui le danger provient.
Un autre défaut se trouve selon moi dans la fin, qui bien que cohérente, n'a pas su me satisfaire complètement.
Malgré ces quelques défauts, Erased reste un animé qu'il faut regarder, car cette série possède trop de qualités et transmet trop de valeurs primordiales dans la vie, pour passer à côté.