Éludons ce qui a déjà été dit un peu partout : la partie thriller fonctionne mal dans Erased. La faute à des intrigues beaucoup trop bancales et peu crédibles pour l’aficionado du genre. Et pourtant, c’est bien sur fond d’enquête policière que se brode l’anime, laissant une note déceptive au spectateur qui devine bien avant les personnages l’identité du meurtrier et qui observe le héros de 29 ans plonger dans les ennuis à la manière d’un enfant de dix ans. Des thrillers hollywoodiens aux séries TV policières (le mélange de mystère et de flash-back nostalgiques pourrait rappeler l’américaine Cold Case) on est bien habitués à ce type d’intrigue, ce qui nous laisse anticiper de nombreux rebondissements. Les incohérences narratives se dispersent tels des grains de sable à travers les rouages du scénario et nous rappellent régulièrement au réel. Il faudra consentir à la suspension de l’incrédulité car les sceptiques risqueront de s’y heurter. C’est donc ailleurs que l’intérêt réside : il faudra en effet voir en Erased une fable sur la construction de l’être au sein d’une société individualiste. L’emploi du fantastique ou du polar ne sont ainsi que des prétextes pour construire une morale et une atmosphère singulières. Le dessin et la voix-off s’unissent pour véhiculer un sentiment de nostalgie face au temps qui passe et les actions qui se répètent nous laissent, tant qu’au héros, une impression de déjà-vu, nous immergeant dans un état profond de mélancolie qui se décuplera lors des dernières minutes du final. (...)
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