LE RaTé dU mONDe !
L'HOMME ! Il est né en Afrique...un comble, au milieu de scorpions et d’animaux féroces de toutes espèces. Savez-vous comment j’appelle l'HOMME ? Le raté du Monde. Voilà le seul nom qu’il mérite...
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Raoul Peck nous livre ici un long reportage en 4 volets sur le suprémacisme blanc, de l'intérieur, de l'extérieur, et surtout à sa manière.
Loin d'être objectif, il nous montre un monde sous un angle inhabituel, douloureux, qui nous fait vaciller de peur, de peine et de dégoût face à l'horreur dont l'Homme est capable. Une énième fois peut-on dire, car ce genre de sujet existe déjà, mais pas avec tant de profondeur.
Si la chronologie importe peu dans ce reportage, l'histoire nous est éclairée avec un œil différent de ce qu'on a pu voir. Et c'est bien l'intérêt de cette petite série. Ne pas conserver nos points de vue, les faire bouger en s'abreuvant du savoir. Et comme R. Peck nous le dit en dernière phrase : "Ce n'est pas le savoir qui nous manque".
Moraliste ? Culpabilisant ? Puissant ? Oui, peut-être, mais surtout il nous met à la réflexion. Il nous fait penser ce qui a été vécu. Il nous met au travail tout le long de ce fleuve dense en informations diverses. Et c'est bien l'essentiel.
Penser pour ne pas oublier. Malgré la capacité de l'humanité à reproduire ces atrocités, nous ne sommes pas obligés de refouler systématiquement ce que nous ne voulons pas voir. Et se sentir coupable de ces actions n'est qu'une des étapes. Il ne faut pas s'arrêter à la douleur que cela nous procure, mais bien se pencher sur ce qu'on en pense et voir comment on le vit profondément, en soi, singulièrement et collectivement.
Mais cela, c'est le travail de toute l'humanité devant ses vices, ses défauts et sa capacité à s'adapter au mieux pour continuer à vivre, comme si de rien n'était...
Nous sommes capables d'autre chose, car le paradis est sur Terre, en nous, si on le veut bien.
Bref, si ce travail remue, c'est aussi parce qu'il a un intérêt majeur à mes yeux : c'est la diversité des points de vue exprimés qui permet de ne pas cristalliser la mémoire sous un seul angle. Qu'on continue à nous montrer l'histoire de différents points de vue : de ceux qui ont été victimes, de ceux qui ont dominé (on a déjà beaucoup fait), de ceux qui n'ont pas vraiment d'avis, de ceux qui jugent sévèrement.... Partager l'Histoire pour qu'elle nous enrichisse.
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le 7 juin 2022
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