Un docu qui te cogne la conscience, mais un peu trop frontalement

Exterminez toutes ces brutes, c’est un documentaire qui arrive avec la délicatesse d’un bulldozer pour explorer l’histoire du colonialisme, du racisme, et de la violence systémique. Raoul Peck, le réalisateur, ne fait pas dans la dentelle : il te met face à des vérités brutales avec un style aussi percutant qu’inégal.


Le docu mélange images d’archives, reconstitutions, et commentaires personnels, le tout enrobé d’une narration qui veut absolument te secouer. Josh Hartnett, improbable dans des scènes de fiction, joue des figures historiques dans des reconstitutions parfois poignantes, parfois étrangement théâtrales. Ces séquences, bien qu’ambitieuses, flirtent souvent avec l’art expérimental, ce qui peut te sortir du propos principal.


Sur le fond, Exterminez toutes ces brutes est d’une richesse indéniable. Peck met en lumière les atrocités du passé et les injustices qui perdurent, sans te laisser une seconde de répit. Les thématiques abordées sont essentielles et dérangeantes, mais leur présentation, parfois chaotique, peut donner l’impression d’assister à un bombardement d’informations plutôt qu’à une réflexion construite.


Visuellement, le documentaire mélange brillamment le moderne et l’historique, mais sa structure narrative déconstruit peut-être un peu trop, rendant l’ensemble parfois confus. On passe d’un sujet à un autre avec une urgence qui pourrait perdre les spectateurs moins familiers avec ces thématiques. Pourtant, dans cette cacophonie, il y a des moments de génie où Peck atteint son but : te faire réfléchir, te faire culpabiliser, et, espérons-le, te pousser à agir.


Le principal défaut ? La série semble parfois s’écouter parler. Peck, bien qu’incisif, adopte un ton qui peut paraître un peu professoral, voire écrasant. C’est comme si tu étais enfermé dans une salle de classe où le prof hurle ses vérités — importantes, certes, mais sans toujours te donner l’espace pour digérer.


En résumé : Exterminez toutes ces brutes est un documentaire audacieux, brutal, et essentiel, mais qui manque parfois de nuances dans son approche. Une série qui frappe fort, mais pas toujours avec précision. À regarder si tu veux une claque éducative… et que tu es prêt à endurer un style qui prend parfois le spectateur pour un sac de frappe intellectuel.

CinephageAiguise
7

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