Quand le football américain rencontre les super pouvoirs et les cheveux en drapeau

Eyeshield 21, diffusée par TV Tokyo, c’est un peu comme si vous preniez un classique anime de sport, y ajoutiez des super-pouvoirs dignes d’un épisode de Dragon Ball Z, et le tout saupoudré d’une bonne dose d’exagération typiquement shōnen. L’idée de base ? Le football américain, mais avec des lycéens qui semblent croire qu’ils sont des héros de manga de combat plutôt que des joueurs de sport en herbe. Ajoutez à cela des moments où le réalisme sportif prend une pause café et vous obtenez un mélange détonant de scènes épiques et de règles complètement réinventées pour le plaisir du spectacle.

L’histoire suit Sena Kobayakawa, un jeune garçon timide et très loin du stéréotype du héros athlétique. Sena est plutôt du genre à se faire marcher sur les pieds – littéralement – jusqu’à ce que son talent pour la course ultra-rapide soit découvert par Hiruma, le capitaine diaboliquement intelligent et légèrement psychopathe de l’équipe de football américain du lycée Deimon. Et là, BAM, Sena se retrouve projeté dans le monde du football, cachant son identité sous le mystérieux pseudonyme de Eyeshield 21, parce que pourquoi ne pas ajouter un peu de mystère en plus de tout ce chaos ?

Le point fort d’Eyeshield 21, c’est l’énergie débridée qui anime chaque épisode. Les matchs de football sont traités comme des batailles épiques où chaque action, aussi banale soit-elle, est rehaussée au rang de moment héroïque. Un simple plaquage devient une attaque explosive, une course sur le terrain ressemble à une scène de poursuite dans un film d’action, et les stratégies de jeu sont carrément dignes de manœuvres militaires. Les personnages ne se contentent pas de jouer au football, ils s’affrontent avec une intensité qui dépasse de loin ce que l’on pourrait attendre d’un sport lycéen.

Visuellement, la série fait tout pour transformer le football en un festival de mouvements ultra-dynamiques et de gros plans exagérés. Chaque fois que Sena file sur le terrain, c’est comme s’il était sur le point de briser le mur du son, avec des éclairs et des effets visuels pour bien marquer l’intensité du moment. Bien sûr, tout cela est complètement invraisemblable, mais c’est précisément cette absurdité qui donne à la série son charme particulier. Si vous êtes du genre à aimer les animes qui transforment n’importe quelle action en moment de pur spectacle, Eyeshield 21 vous comblera.

Cependant, malgré cette débauche d’action, la série souffre d’une certaine répétitivité. Chaque match est une version amplifiée du précédent, avec des retournements de situation prévisibles où l’équipe de Deimon est presque toujours au bord de la défaite avant que Sena ne sorte un tour de magie de dernière minute. Les schémas deviennent rapidement familiers : Hiruma lance un plan diabolique, Sena court plus vite que la lumière, et l’équipe s’en sort de justesse. Si l’exagération fait partie du plaisir, elle finit par perdre un peu de son impact au fil des épisodes.

Les personnages d’Eyeshield 21 sont un autre point fort, mais aussi une source de frustration. Hiruma, avec son sourire diabolique et ses plans machiavéliques, est sans doute l’un des personnages les plus divertissants de la série. C’est le genre de leader qui se fiche complètement des règles (ou de la morale), mais qui sait exactement comment manipuler son équipe pour en tirer le meilleur. Sena, en revanche, bien qu’attachant, reste souvent coincé dans le rôle du héros typique de shōnen : timide, un peu pleurnichard, mais incroyablement doué dès qu’il enfile son casque. D’autres personnages comme Kurita, le gentil géant, ou Monta, l’obsédé des réceptions, apportent leur lot de moments comiques, mais on reste souvent dans des archétypes un peu trop familiers.

Côté réalisme, il ne faut pas s’attendre à une représentation fidèle du football américain. Les règles du jeu semblent plus souples que dans la réalité, et certains moments défient carrément les lois de la physique. Mais là encore, ce n’est pas vraiment le but d’Eyeshield 21 : il s’agit avant tout de divertir, de transformer chaque match en un événement spectaculaire, même si cela signifie que les passes ressemblent à des lancers de catapultes et que les plaquages s’apparentent à des K.O. dans un ring de boxe.

En résumé, Eyeshield 21 est un anime sportif qui embrasse complètement l’absurde et le spectaculaire. C’est une série qui prend un sport de niche au Japon et le transforme en un véritable festival d’actions exagérées, avec des personnages hauts en couleur et des stratégies dignes de guerres intergalactiques. Si vous aimez les animes qui ne se prennent pas trop au sérieux, où chaque action est traitée comme une bataille pour la survie de l’humanité, alors Eyeshield 21 est fait pour vous. Mais attention, la formule peut s’épuiser rapidement si vous recherchez un peu plus de variété ou de subtilité dans vos matchs sportifs.