Quel est le point commun entre cette série et des photos d'OVNIs ?
... réponse en fin de critique (suspense suspense!).
Ah, il est loin le temps de ET, de Rencontre du Troisième Type... Très loin.
Ce n'est pas seulement parce que les extraterrestres sont devenu méchants entre temps.
Ni parce que les obsessions du réalisateur (ici producteur et puppet master) ont changé, car on a toujours au centre du débat des critiques niaisouillardes de ce qu'implique le fait d'être Humain, des tentatives maladroites de traiter de la cellule familiale et de ses fissures, et l'obsession de la figure paternelle, ainsi que de la disparition d'un proche, éléments qui traversent sa filmographie, traités avec plus ou moins de pertinence suivant les époques.
Le problème est plus simple. Spielberg n'est tout simplement plus touché par la magie du cinéma, il n'est plus habité. Est-ce le contact de Georges Lucas et sa numérite aiguë qui ont achevé les traces de créativité qui subsistaient vaguement en lui, malgré nombre d'affronts au cinéma et au bon goût ? Ou Spielberg est-il tout bonnement fatigué, et aborde ses propres modes opératoires comme une recette mécaniste ?
Sur l'essence de la panne de créativité à rallonge qui frappe un cinéaste vautré dans le sensationnalisme, la surenchère et le larmoyant, je ne m'étalerai pas.
Revenons donc à ce qui manque de nous intéresser ici, à savoir Falling Skies.
Personnages en papier crépon tous plus clichés et agaçants les uns que les autres, extraterrestres mal intentionnés mais surtout mal inspirés, des ficelles grossières, les éclats de violence et le cliffhangisme ne suffisent pas à contrebalancer l'infantilisme moralisant de l'ensemble et on se retrouve face à une série mal équilibrée, avec trop de puanteur pour apprécier les quelques fulgurances qualitatives qui jalonnent les deux saisons.
Le pire étant que l'intrigue générale pourrait, si elle était écrite avec autre chose qu'un orifice malodorant et gérée avec un peu moins de maladresse, avoir des choses à offrir, mais le ridicule l'emporte sur l'intérêt, la vacuité des personnages empêche toute empathie (entre l'ainé Mason qui résonne quand il se cogne tant il est creux, le père Mason qui a emprunté à Nicolas Cage la technique de la monoexpression faciale pour exprimer toutes les émotions, Lourdes qui passe passe de la grace divine à un no future des plus clichés, le chef abruti avec un balai dans le cul et un mulet déguisé en mini-queue de cheval qui est quand même humain au fond de son coeur de beurre ranci, le rebelle de service respectant le cahier des charges à la lettre, la Fille Qui Ne Sourit Pas Parce Qu'elle A Un Lourd Secret (c'était ça ou une muette suite à un traumatisme), faite votre choix...), et on a même la flemme d'avoir envie de tuer cette brochette venteuse de caricatures.
La note finalement relativement élevée que j'attribue à la série vient du fait que je continue à la suivre sans inconfort, mais sans excitation non plus, et Spielberg se contente de soulever de l'ennui et une curiosité mollassonne en moi.
Ah oui, merde, la réponse :
Les deux sont globalement des ramassis de clichés flous.
*rires enregistrés*
Merci, merci!!!