Sans grande surprise, Fallout s'inscrit dans un grand nombre de séries qui s'appuient sur un univers établi et une licence forte sans chercher à enrichir leur matériau d’origine. On retire le sous-texte politique, on appuie bien sur le fan service et les effets gore et on mise sur les vues convenues des décors post-apo déliquescents.
La série suit quatre personnages : la naïve Lucy, qui quitte le confort de son abri pour rechercher son père kidnappé, son frère Norman qui lui reste dans l’abri mais se pose un peu trop de questions, Maximus qui tente de s'intégrer au sein d'une secte militaire et la goule, mémoire cynique de l'avant et de l'après. La série peine à répondre à ces enjeux. Déjà elle possède un gros problème de rythme, avec des épisodes avec beaucoup d'action mais où on tourne en rond, ainsi que des révélations trop tardives et bien lourdes qui font plutôt l'effet d'un pétard mouillé. C'est aussi un problème d'écriture avec des personnages trop lisses qui ne discutent jamais réellement ensemble. On voit tout arriver à des kilomètres et pas un instant la série ne surprend ou ne sait même ménager ses effets. Enfin on est globalement dans un monde bien trop propre pour être réellement tangible.
S'il fallait distribuer quelques bons points ce serait au niveau du casting. Ella Purnell incarne parfaitement la naïveté désarmante de Lucy avec ses grands yeux, sa vision du monde manichéenne et ces grands principes surannés. Walton Goggins s'illustre aussi bien dans son rôle d'acteur en fin de carrière partagé entre son confort matériel et ses doutes dans un monde marqué par la peur nucléaire que dans son rôle de la goule désabusée et sans scrupules. Dans les abris, l’enquête mené par le frère de Lucy, incarné par Moises Arias, se révèle finalement plus intéressante ce qui se passe à l'extérieur.
En réalité, Fallout prend ses spectateurs pour des idiots. Les éléments de réflexion et de contextes ont été sagement lissés pendant que chaque étape ou aventure est surlignée au Stabilo pour que chacun ait bien compris ce qui se passe à l'écran. La série ne s'embarrasse pas non plus des incohérences scénaristiques ou visuelles (et hop on passe du désert à un lac forestier à une ville en champ-contrechamp), et ne cherche pas non plus à créer une réelle ambiance musicale en assénant simplement régulièrement les mêmes 3 notes par acteur. Même si j'ai tenu les 8 épisodes, ce qui se dégage de la série est tout simplement une grande paresse. Ceci dit, avec ces bases posées, on peut toujours croiser les doigts pour une saison deux plus captivante.