Cet animé me laisse une impression mitigée, mais je le suis quand même en tant que reposant et distrayant. Son point fort, c'est les images. On a pas mal d'images du feu, de la lumière ou de la fumée et de la brume, et elles sont intensément agréables à regarder. On a très souvent des images avec la lumière qui passe par la fenêtre et qui fait un rayon oblique à côté de personnages alignés selon une ligne oblique à peine décalée, et rien que ça c'est agréable à regarder. On a des images plus animées du feu, du brouillard ou de la fumée, et on s'y plaît. On a aussi des images symboliques : la Terre noircie et craquelée par la lave qui se détruit par le bas dans une vision apocalyptique du futur par un personnage, un méchant qui les bras allongés nous fait un culte du soleil, le tout appuyé par une poésie étrange de la Terre qui devient un second soleil... On se régale avec ce thème ultra glauque, mais l'animé évite habilement d'en faire trop vu qu'il s'adresse à des ados, des humains qui deviennent des torches que les pompiers sont condamnés à tuer. Il faut ajouter à cela l'enrobage musical qui parfois en fait un peu trop mais qui laisse nécessairement le spectateur dans l'impression d'une grande dimension émotionnelle et épique même quand il n'y a guère d'action véritable. En un seul épisode, les musiques peuvent être très variées, elles sont prenantes par le rythme, soulèvent l'émotion au-delà de ce qui est raconté ou à voir et parfois on a des musiques qui ont un raccord traditionnel ancien étrange ou qui jouent sur les sons du récit lui-même, comme le genre de gong pour donner l'alerte à Asakusa dans le douzième épisode. L'épisode 11 est assez emblématique du développement musical poussé à fond de cette série. J'aime moins les musiques de générique de fin, je parle vraiment des musiques plus anonymes qui sont disséminées dans les épisodes.
Pour le récit, on a des trucs qui peuvent être très porteurs. J'ai déjà parlé du thème hyper glauque mais fascinant des gens qui deviennent des torches humaines. Il y a de bons moments d'action. Les premiers épisodes ne sont pas les meilleurs. Le premier épisode le fait, après ça baisse pendant quelques épisodes jusqu'à être alarmant, puis ça remonte en quelque chose de stable et d'intéressant. Seulement treize épisodes sont sortis au moment où je rédige cette critique. Le fan service sexuel est complètement minable. Pour ceux qui n'aiment pas ce genre de délire, il y en a et ça va les agacer, mais même pour ceux qui aiment on peut dire que c'est tellement nul que ça n'en vaut vraiment pas la peine, c'est nul tant au plan des images qui ne séduisent pas qu'au plan de la pauvreté de l'humour. Les tranches de vie sont très présentes aussi et peuvent décidément être très plates. Ceci dit, on a une bonne immersion et on s'attache aux personnages, car même s'il n'y a pas vraiment d'écriture scénaristique de ces tranches de vie, il y a le fait que la pesanteur s'installe, que rythmiquement ce n'est pas bâclé, on nous fait accepter le temps de développement des tranches de vie, du coup un charme opère même si en termes d'écriture c'est niais et vide. Le rythme de l'action, le rythme du partage entre temps morts et temps de combat est maîtrisé à n'en point douter, ce qui permet de ne pas être dégoûté par ce néant et cette niaiserie du fan service sexuel et des tranches de vie. En revanche, pour l'action, c'est rarement pris en défaut. Il y a bien un côté manque de profondeur réel du suspense et un côté manque de danger réel lors des combats, mais il y a une organisation du récit qui fait que ça passe comme de la crème. Puis, au moins, sur ce plan-là, l'auteur est imaginatif et assure.
Cet animé s'adresse résolument à un public adolescent. Pour un adulte, il n'y aura que la poésie des images pour le retenir. Il n'est pas exceptionnel, mais il est très bien pour les ados. Il a une étrangeté onirique qui peut être saluée.
J'allais oublier. Je n'ai pas lu le manga, mais la caserne, je jurerais que ça ressemble à un dessin comparable dans "Blue exorcist". Dans cette autre série, on a affaire au fils du diable et son père vit dans une sorte d'église qui ressemble à la caserne liée à une activité spirituelle de la huitième brigade de "Fire Force". Du coup, j'ai dans la tête des idées sur la suite du scénario, puisque le héros est un démon à l'âme opposé au démoniaque et qu'il a un frère qu'il croit mort et qui ne l'est pas...