Joss Whedon commence ici un strip tease qui s’annonce prometteur, il nous dévoile un personnage par-ci, un bout d’intrigue par-là, créé une atmosphère détendue, chaleureuse ; on se sent bien et on savoure à l’avance un spectacle prometteur....
Et paf, rideau, douche froide, on se rhabille, tout le monde rentre chez soi, circulez y a rien à voir.
Oh comme la frustration est grande, et de la en découle tout un tas de fantasmes.
Parce que ce qu’on l’aime le plus dans Firefly, c’est ce qu’elle aurait pu devenir, les épisodes qu’on imagine sont toujours les meilleurs. Parce que quand la fièvre est tombée et qu’on fait un bilan la tête froide, on s’aperçois que tout n’est pas parfait.
Le mélange culturel SF vs Western mâtiné de jurons en chinois est une bonne idée, dommage que les décors fassent un peu toc, manque de moyens c’est sûr, mais on a tous en tête des images de Tatouine où l’ambiance désert futuriste est bien plus réussie.
L’intrigue manque clairement de temps pour s’étoffer, dommage les pistes étaient nombreuses pour des histoires passionnantes, on peut d’ailleurs reprocher à la série qu’elle parte un peu dans tous les sens et n’arrive pas en une saison à terminer au moins un arc narratif majeur.
Les personnages sont attachants et sympathiques, avec des vrais rôles féminins, dommage qu’ils manquent un peu de profondeur et de finesse de caractère. Jayne en particulier dans le registre gros bras semi-stupide on aurait pu trouver plus original.
Coté acteurs évidement Nathan Fillion (Castle) et Morena Baccarin (Homeland, Deadpool) crèvent l’écran dans deux registres complétement différents, dommage que le reste du casting soit en dessous, ça sur joue volontiers et pas toujours pour être drôle. Quant à Summer Glau qui joue River, et bien disons que jouer la folie n’est pas chose aisée et n’est pas Jack Nicholson qui veut.
Enfin l’humour, bien sur le ton espiègle et désinvolte de Mal est irrésistible dommage qu’on retrouve le même dans Castle, mais aussi des scènes purement comiques qui montrent le second degrés général et que l’ensemble ne se prend pas au sérieux. Je me souviens avoir ri de bon cœur pendant la scène des cheveux du pasteur.
J’ai beaucoup d’affection pour cette série et je lui passe tous ses défauts, car moi aussi j’aime la Firefly imaginaire et parfaite qu’elle allait devenir. En un mot vous l’aurez compris.. Dommage.