Flander's Company, c’est un peu comme si tu te retrouvais dans un monde où les super-vilains ne sont pas des génies du mal en quête de domination mondiale, mais plutôt des employés de bureau qui galèrent à décrocher des missions pour affronter des super-héros. Ici, le mal, c’est un job, avec des horaires, des patrons agaçants, et des problèmes de management. Parce qu’être méchant, ça ne veut pas dire que tu n’as pas un supérieur qui te demande des comptes ou des formulaires à remplir après chaque attaque ratée.
La série se déroule au sein de la Flander's Company, une entreprise spécialisée dans la création de super-vilains à la demande. Et oui, ici, les méchants ne naissent pas avec des destins tragiques et des complexes de supériorité, ils sont embauchés et formés pour donner du fil à retordre aux super-héros. On y suit une bande de "méchants" pas si méchants que ça, qui passent plus de temps à gérer leurs problèmes personnels, les absurdités de l’entreprise, et leurs rivalités internes qu’à mettre au point des plans machiavéliques.
C’est là que Flander's Company tire son épingle du jeu : plutôt que de glorifier les combats épiques entre héros et vilains, elle nous plonge dans les coulisses de la méchanceté, là où les super-pouvoirs se frottent à la bureaucratie et où les super-vilains galèrent à avoir un semblant de crédibilité. Les réunions sont aussi tendues qu’un combat entre Batman et le Joker, sauf qu’ici, on débat sur qui doit affronter quel super-héros et pourquoi les primes de fin d’année sont toujours aussi basses.
Les personnages sont évidemment le cœur de cette comédie absurde. On a Doug, le patron un brin cynique qui gère l’équipe d’une main de fer (en caoutchouc ?), et toute une galerie de super-vilains en carton qui rivalisent d’incompétence. Parmi eux, Armand Trueman, le héros malgré lui de la série, super-vilain à ses heures perdues mais qui passe surtout son temps à gérer les absurdités de l’entreprise et à se demander pourquoi il ne quitte pas ce boulot ingrat. Il y a aussi Cindy, la secrétaire un peu paumée mais essentielle (parce que même les méchants ont besoin de paperasse bien organisée), et toute une série de personnages secondaires qui apportent leur lot de moments hilarants.
L’humour est le moteur principal de Flander's Company. On est dans une série parodique, qui prend un malin plaisir à démonter les clichés des super-héros et des super-vilains, en montrant que derrière chaque plan diabolique se cache un plan marketing raté, et que même les méchants doivent gérer des budgets. Les situations sont souvent absurdes, et l’équipe est constamment en train de se débattre avec des problématiques aussi terre-à-terre que "comment recruter des vilains qui tiennent la route" ou "pourquoi notre dernier plan a encore échoué".
Visuellement, Flander's Company n’a pas un budget digne des grands blockbusters hollywoodiens, mais c’est aussi ce qui fait son charme. Les décors sont souvent basiques, les effets spéciaux minimalistes, mais tout cela renforce l’aspect "petit boulot du mal" que la série veut mettre en avant. On est loin des explosions et des super-combats stylisés, mais on s’en fiche, parce que le vrai combat ici, c’est de survivre aux absurdités du quotidien dans cette entreprise de super-vilains low-cost.
Le point fort de la série, c’est son concept original et décalé. Elle parodie le genre super-héroïque en renversant totalement les attentes : les super-vilains ne sont pas des figures d’autorité effrayantes, mais des employés lambda qui galèrent à trouver un sens à ce qu’ils font. Si tu en as marre des films de super-héros où tout est toujours trop sérieux, Flander's Company est la bouffée d’air frais que tu cherches.
Mais tout n’est pas parfait dans ce joyeux bazar. L’humour, bien que souvent efficace, peut parfois s’essouffler. Certains épisodes tombent un peu dans la répétition, avec des blagues qui finissent par perdre leur impact à force d’être recyclées. Le format court des épisodes aide à garder le rythme, mais il arrive que certains gags soient étirés un peu trop longtemps, et l’histoire, malgré son concept brillant, peine parfois à vraiment décoller au-delà du cadre de la parodie.
En résumé, Flander's Company est une série qui propose une vision rafraîchissante et décalée du monde des super-vilains, où les capes et les masques sont remplacés par des costumes-cravates et des réunions de service. Si tu cherches une série qui ne se prend pas au sérieux, qui brise joyeusement les codes du genre super-héroïque, et qui te fait rire avec des situations absurdes dans un cadre inattendu, alors embarque-toi dans cette entreprise pas comme les autres. Car même les super-vilains ont des objectifs de fin d’année à atteindre, et ça, c’est peut-être le vrai cauchemar.